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Histoire des rois d’Israël

Le 3ème roi d’Israël, Salomon

Le schisme et les premiers rois suivants

 

Adrien Ladrierre (famille)

 

Table des matières détaillée :

1     Salomon, le 3ème roi — 1 Rois 2 à 11 et 2 Chroniques 1 à 9

1.1     Salomon demande la sagesse

1.2     Salomon construit le temple

1.3     Dédicace du temple, prière de Salomon et réponse de l’Éternel

1.4     La gloire du règne de Salomon

1.5     Visite de la reine de Sheba

1.6     Chute de Salomon

2     Le schisme des dix tribus — 1 Rois 12,  2 Chroniques 10

3     Jéroboam, le premier roi des dix tribus

3.1     Jéroboam — 1 Rois 12:25 à 14:20

3.2     L’homme de Dieu désobéissant — 1 Rois 13:11 à 32

4     Histoire d’Abija — 1 Rois 14:1 à 20

 

 

1                        Salomon, le 3ème roi — 1 Rois 2 à 11 et 2 Chroniques 1 à 9

 

Bonne Nouvelle  1896 n° 4 pages 61 à 66

1.1   Salomon demande la sagesse

 

— Aujourd’hui nous commencerons l’histoire de Salomon. « Il s’assit sur le trône de David, son père, et son royaume fut très affermi » (1 Rois 2:12). Cependant, au commencement de son règne, il eut à sévir contre Adonija qui n’avait point abandonné ses vues ambitieuses et les manifestait. Salomon avait dit de lui : « Si du mal est trouvé en lui, il mourra » (1:52), et la sentence fut exécutée. Abiathar, le sacrificateur complice d’Adonija, ne fut pas mis à mort, bien qu’il l’eut mérité, « car », lui dit Salomon, « tu as porté l’arche du Seigneur Éternel devant David, mon père, et tu as été affligé en tout ce en quoi mon père a été affligé » (2:26). Mais il le chassa de la sacrificature. Ainsi s’accomplit ce que l’Éternel avait dit au sujet de la maison d’Éli (1 Samuel 2:30-36 ; 3:12-14). Quand Joab apprit cela, il eut peur car il se savait coupable d’avoir aussi encouragé Adonija. Il s’enfuit à la tente de l’Éternel et saisit les cornes de l’autel pour se mettre sous la protection de l’Éternel. Mais il ne pouvait y avoir là de protection pour lui, car il est écrit dans la loi de Moïse : « Et si un homme s’élève de propos délibéré contre son prochain, pour le tuer par ruse, tu l’arracheras de mon autel, pour qu’il meure » (Exode 21:14). Or c’était le cas pour Joab qui avait tué de cette manière Abner et Amasa. Aussi Salomon donna ordre à Bénaïa d’exécuter la sentence. Ainsi le juste jugement atteint tôt ou tard les coupables.

— C’est bien sérieux. Mais David avait aussi parlé de Shimhi. Fut-il aussi mis à mort, lui qui avait maudit l’oint de l’Éternel ?

— Il aurait pu échapper s’il avait été obéissant. Salomon lui ordonna, sous peine de mort, de demeurer à Jérusalem sans jamais sortir de la ville. C’était sans doute pour empêcher que Shimhi, attaché à la famille de Saül, n’excitât quelque trouble. Shimhi promit de faire ce que Salomon lui avait dit. Il tint parole trois ans mais, deux de ses serviteurs s’étant enfuis à Gath, Shimhi alla les chercher. Salomon l’apprit, le fit venir et lui dit : « Et pourquoi n’as-tu pas observé le serment de l’Éternel, et le commandement que je t’ai commandé ?... Tu sais tout le mal que ton cœur a la conscience d’avoir fait à David, mon père ; et l’Éternel fait retomber ton iniquité sur ta tête » (2: 43-44). Et Le roi donna ordre à Bénaïa de le tuer. On voit donc comment Salomon exécute les jugements selon ce que David lui avait recommandé, mais aussi que ceux qu’il punit manifestent d’eux-mêmes leur culpabilité.

— Il fallait beaucoup d’énergie à Salomon pour agir ainsi car il était bien jeune. Ce devait ensuite être bien difficile pour un si jeune homme de gouverner tout un royaume.

— Oui, il avait environ vingt ans, mais Dieu lui donna la force et le courage nécessaires pour exécuter les ordres de son père. Salomon sentait vivement sa responsabilité. Il désirait ardemment accomplir dignement et fidèlement sa tâche de roi car il aimait l’Éternel et son peuple, et s’appliquait à marcher selon les exhortations de son père. Et l’Éternel, qui lit dans les cœurs, vint au devant de ses désirs qui lui étaient agréables. Salomon se rendit, avec tous les chefs du peuple, à Gabaon où se trouvaient le tabernacle et l’autel d’airain, tandis que l’arche était à Jérusalem. Là, dans la ferveur de son cœur, il offrit mille holocaustes, qui étaient des sacrifices d’agréable odeur à l’Éternel (Exode 29:18). Dieu agréa ceux que Lui offrait Salomon, et il le lui témoigna. Dans la nuit, il lui apparut en songe et lui dit : « Demande ce que tu veux que je te donne » (3:15).

— Que c’est beau et grand, et que c’est bon de la part de Dieu ! Quelle va être la requête de Salomon ?

— Sans doute que si Dieu disait cela à des jeunes gens ou jeunes filles de nos jours, les uns demanderaient la richesse ou la gloire ou les honneurs ; les autres la beauté, ou une vie longue et heureuse, en général ce qui fait jouir. Mais Salomon avait d’autres désirs, Dieu les connaissait et voulait y répondre. « Éternel, mon Dieu, tu as fait roi ton serviteur en la place de David, mon père, et moi, je suis un jeune garçon, je ne sais pas sortir et entrer ; et ton serviteur est au milieu de ton peuple, que tu as choisi, un peuple nombreux, qui ne se peut compter ni nombrer à cause de sa multitude. Donne donc à ton serviteur un cœur qui écoute, pour juger ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal ».

— C’est une bien belle prière, et c’était là en effet ce dont Salomon avait besoin, et ce dont nous avons tous besoin.

— C’est vrai. La demande de Salomon plut à Dieu. Il lui répondit : « Parce que tu as demandé cela, et que tu n’as pas demandé pour toi de longs jours, et que tu n’as pas demandé pour toi des richesses, et que tu n’as pas demandé la vie de tes ennemis, mais que tu as demandé pour toi du discernement afin de comprendre le juste jugement, voici, j’ai fait selon ta parole ; voici, je t’ai donné un cœur sage et intelligent, en sorte qu’il n’y aura eu personne comme toi, avant toi, et qu’après toi il ne se lèvera personne comme toi ».

— Quelle grande bonté de Dieu envers lui ! Il devait être bien heureux.

— Sans doute, et pour Lui témoigner sa gratitude, il alla à Jérusalem. « Et Salomon se tint devant l’arche de l’alliance de l’Éternel, et offrit des holocaustes, et offrit des sacrifices de prospérités, et fit un festin à tous ses serviteurs » (1 Rois 3:15). Devant l’arche qui était le trône de l’Éternel, il était plus près de Lui qu’à Gabaon. Par les holocaustes, il s’approchait de Dieu ; les sacrifices de prospérité étaient des sacrifices d’actions de grâces à ce Dieu qui lui accordait de si grandes faveurs, et Salomon associait tous ses serviteurs à sa reconnaissance et à sa joie.

— C’est une belle scène. Mais nous pouvons aussi demander la sagesse comme Salomon, n’est-ce pas ? Car elle est nécessaire pour chacun de nous.

— Oui. Nous avons tous besoin de sagesse pour nous conduire dans la vie, et Dieu nous encourage à la demander par ces paroles de l’apôtre Jacques : « Et si quelqu’un de vous manque de sagesse, qu’il demande à Dieu qui donne à tous libéralement et qui ne fait pas de reproches, et il lui sera donné » (Jacques 1:5). Et Job nous apprend en quoi consiste pour nous la sagesse : « Voici, la crainte du Seigneur, c’est là la sagesse, et se retirer du mal est l’intelligence » (Job 28:28). Salomon eut bientôt l’occasion de manifester cette sagesse dont Dieu l’avait revêtu. Un jour, deux femmes se présentèrent devant lui, et l’une d’elles dit : « Ah, mon seigneur ! moi et cette femme nous habitions la même maison, et j’accouchai, étant avec elle dans la maison. Et il arriva, le troisième jour après que j’eus accouché, que cette femme aussi accoucha. Et nous étions ensemble ; aucun étranger n’était avec nous dans la maison, il n’y avait que nous deux dans la maison. Et le fils de cette femme mourut dans la nuit, parce qu’elle s’était couchée sur lui. Et elle se leva au milieu de la nuit, et prit mon fils d’à côté de moi, pendant que ta servante dormait, et le coucha dans son sein ; et son fils, qui était mort, elle le coucha dans mon sein. Et je me levai le matin pour donner à téter à mon fils, et voici, il était mort ; et je le considérai au matin, et voici, ce n’était pas mon fils que j’avais enfanté ». Mais l’autre femme dit : « Non, car mon fils est celui qui vit, et ton fils est celui qui est mort ». Et la première disait : « Non, car ton fils est celui qui est mort, et mon fils est celui qui vit ». Et le roi commanda que l’on apportât une épée et dit : « Coupez en deux l’enfant qui vit, et donnez la moitié à l’une, et la moitié à l’autre ».Et la femme à qui était l’enfant vivant, ayant ses entrailles tout émues pour son fils, dit au roi : « Ah, mon seigneur ! donnez-lui l’enfant vivant, et ne le tuez point ». Et l’autre dit : « Qu’il ne soit ni à moi, ni à toi ; coupez-le en deux ! » Alors le roi dit : « Donnez à celle-là l’enfant qui vit, et ne le tuez point : c’est elle qui est sa mère ». Tout Israël entendit parler du jugement prononcé par le roi, et tous craignirent le roi car ils voyaient que la sagesse de Dieu était en lui pour rendre la justice.

 

 

1.2   Salomon construit le temple

Bonne Nouvelle  1896 n° 5 et 6 pages 86 à  92, 101 à 108

— Salomon avait demandé la sagesse pour bien gouverner son peuple, et cela plut à l’Éternel qui lui promit, outre la sagesse, des richesses et une grande gloire. Et tu m’as raconté comment Salomon montra, dans un jugement remarquable, la sagesse que Dieu lui avait donnée.

— Nous verrons plus tard comment l’Éternel accomplit sa promesse. Maintenant il s’agit de ce qui occupa d’abord le cœur de Salomon qui aimait l’Éternel, c’est-à-dire de répondre au grand désir de son père David.

— C’était de construire un temple à l’Éternel. David avait fait de grands préparatifs pour cela.

— C’est bien cela. Salomon résolut de construire une maison pour le nom de l’Éternel et une maison pour son royaume, c’est-à-dire un palais pour lui-même. Mais la maison de l’Éternel tenait pour lui la première place, et c’est elle qu’il construisit d’abord. Ne devons-nous pas avoir le même sentiment ?

— Oh, oui. Il nous faut d’abord avoir à cœur le service du Seigneur.

— Vois à ce sujet les reproches du prophète Aggée aux Juifs qui pensaient plus à leurs propres demeures qu’à celle de l’Éternel (Aggée 1:4, 9 ; Philippiens 2:21). Outre ce que David avait préparé, Salomon demanda à Hiram, roi de Tyr, avec qui il avait fait alliance, de lui fournir encore du bois de cèdre et de cyprès. Ensuite il dénombra les étrangers qui étaient dans le pays, et on les employa pour tailler les pierres dans la montagne et pour porter les fardeaux. Il y avait 150000 ouvriers et 3300 surveillants, outre les 30000 ouvriers envoyés au Liban pour travailler avec ceux d’Hiram pour couper et préparer les bois de cèdre et de cyprès. Mais ces ouvriers-là allaient par relais de 10000, travaillant un mois et passant deux mois chez eux.

— Ce nombre considérable d’hommes employés pour cet ouvrage est bien étonnant.

— On n’avait pas dans ce temps-là les machines et les moyens que l’on possède maintenant et qui suppléent à la force de l’homme et des chevaux. Tout devait se faire à bras d’hommes. Il en fallait donc un grand nombre. Rien que pour la nourriture des hommes de Hiram, Salomon lui donna 70000 hectolitres de froment, autant d’orge, 7000 hectolitres de vin et autant d’huile. Tu peux juger par là combien il en fallait pour tous les ouvriers de Salomon. Les richesses accumulées par David n’étaient pas de trop pour suffire à ces dépenses. On tira donc de la montagne de grandes pierres, des pierres de prix que l’on tailla et prépara sur place, avant de les transporter au lieu où le temple devait s’élever. Tous ces préparatifs prirent beaucoup de temps, et ce ne fut que dans la quatrième année du règne de Salomon, 480 ans après la sortie des enfants d’Israël du pays d’Égypte, que la construction du temple fut commencée. Te rappelles-tu où il devait s’élever ?

— Oui, sur le mont Morija à l’endroit où David avait vu l’ange de l’Éternel, son épée nue à la main pour frapper Jérusalem. Et c’est aussi là qu’Abraham était allé pour offrir son fils Isaac en holocauste (2 Samuel 24:15-25 ; 1 Chroniques 21:16-30 ; 2 Chroniques 3:1-2 ; Genèse 22).

— Oui, c’était en cet endroit consacré deux fois par la manifestation de la grâce de l’Éternel. Morija étant une colline, il fallut sans doute en aplanir le sommet sur une grande étendue pour recevoir la vaste construction du temple et de ses dépendances, et comme le côté oriental surtout est très escarpé, il fut nécessaire de le fortifier par des murs et des fondements puissants. « Et les fondements étaient en pierres de prix, de grandes pierres, des pierres de dix coudées et des pierres de huit coudées » (1 Rois 7:10). Dix coudées correspondent à 5,40m. La hauteur et l’épaisseur étaient sans doute en proportion. Ce qui est intéressant, c’est de savoir qu’il existe des restes de ces puissantes fondations. On y trouve des pierres angulaires de six mètres de longueur. Et dans des fouilles, qui ont été faites au pied des murailles plus modernes, on atteint le roc sur lequel posent les fondements à la profondeur de 21 mètres. Sur plusieurs des pierres qui les composent, on voit des lettres phéniciennes entaillées ou peintes en vermillon. Ce sont probablement des marques faites dans les carrières pour reconnaître la place que devaient occuper les pierres dans la construction. Combien il est remarquable de rapprocher cela de ce que nous lisons dans l’Écriture : « Et les ouvriers de Salomon et les ouvriers de Hiram, et les Guibliens, taillèrent et préparèrent le bois et les pierres pour bâtir la maison » (1 Rois 5:18). Les ouvriers de Hiram étaient Phéniciens, et les Guibliens ou Guébaliens étaient les habitants d’une ville phénicienne située au pied du Liban, et étaient renommés comme constructeurs. On aurait donc leurs marques sur les pierres dont je te parlais. Mais une autre chose intéressante nous est rapportée par des voyageurs. Il y a dans Jérusalem un endroit que l’on nomme « le mur des lamentations des Juifs ». D’un côté se trouve une partie de la haute muraille qui soutenait le temple, remplacé maintenant par une mosquée turque. La partie supérieure est de date récente, mais le bas comprend cinq rangées de pierres équarries, en bon état de conservation. Tout ce qui tient à la mosquée est considéré comme sacré par les Mahométans, et les infidèles et surtout les Juifs ne doivent pas en approcher. Cet endroit seul en est excepté. Les Juifs peuvent y venir pleurer sur le temple tombé et disparu, dont la poussière même leur est chère, et dans les pierres duquel ils « prennent plaisir » (Psaume 102:14). Un voyageur témoin de cette scène écrivit : « C’était un vendredi. Une foule de pauvres dévots, hommes et femmes de tout âge et de toutes les nations d’Europe et d’Asie, étaient là rassemblée. On y voyait des vieillards, pâles et hagards, usés par les soucis et les chagrins, s’appuyant chancelants sur leurs bâtons de pèlerins. Il y avait des petites filles à la figure pâle et aux cheveux noirs, regardant fixement tantôt leurs parents, tantôt les pierres de l’antique muraille. Quelques-uns étaient à genoux, psalmodiant tristement les prières d’un livre en hébreu, en balançant leurs corps. D’autres, prosternés, pressaient la terre de leurs fronts et de leurs lèvres. Quelques-uns étaient comme collés au mur, cachant leur tête dans les fentes et les crevasses des vieilles pierres. D’autres les baisaient ou avaient les bras étendus, comme s’ils avaient voulu les serrer sur leur sein. Il y en avait qui les baignaient de leurs larmes, sanglotant comme si leur cœur voulait se briser. C’était un triste et touchant spectacle. Tant de siècles d’exil et de souffrances n’ont pas amoindri leurs affections pour Jérusalem, ni éteint leur sentiment national. Ils étaient là, assemblés des bouts de la terre, pauvres, méprisés, exilés et foulés aux pieds, au milieu des désolations de leur patrie, près des ruines profanées de leur ancien sanctuaire, psalmodiant avec des accents tantôt profondément pathétiques, tantôt empreints d’une amère douleur, les paroles prophétiques du psalmiste : « Ô Dieu ! les nations sont entrées dans ton héritage ; elles ont profané ton saint temple ; elles ont mis Jérusalem en monceaux de pierres… Nous avons été en opprobre à nos voisins, en risée et en raillerie auprès de nos alentours. Jusques à quand, ô Éternel ? Seras-tu en colère à toujours ? Ta jalousie brûlera-t-elle comme le feu ? » (Psaume 79:1, 4-5). En certaines occasions, le soir, on psalmodie des litanies. L’une d’elles est entonnée ainsi par l’un des assistants :

 

« Sur les palais qui gisent désolés »,

 

et les autres répondent :

Nous sommes assis et nous pleurons ;

Sur les murailles qui sont renversées

nous sommes assis et nous pleurons »,

 etc.

 

Une autre est très belle : Le premier qui la commence dit :

Demande :

« Nous te prions, aie compassion de Sion ! »

Réponse :

Rassemble les enfants de Jérusalem.

Demande :

Hâte-toi, hâte-toi, Rédempteur de Sion !

Réponse :

Parle au cœur de Jérusalem. (selon Ésaïe 40:2)

Demande :

Que la beauté et la majesté environnent Sion !

Réponse :

Ah ! Tourne-Toi miséricordieusement vers Jérusalem.

Demande :

Que le royaume soit bientôt rendu à Sion !

Réponse :

Console ceux qui pleurent sur Jérusalem

Demande :

Que la joie et la paix demeurent avec Sion !

Réponse :

Et que la branche d’Isaï surgisse à Jérusalem »  (selon Ésaïe 11:1).

 

Comme cela rappelle ce beau psaume qui commence ainsi : « Auprès des fleuves de Babylone, là nous nous sommes assis, et nous avons pleuré quand nous nous sommes souvenus de Sion… Si je t’oublie, ô Jérusalem, que ma droite s’oublie ! » (Psaume 137: 1 et 5).

— Pauvres Juifs ! S’ils voulaient seulement se tourner vers Jésus !

— Il y en a quelques-uns qui déjà Le reconnaissent pour leur Sauveur, et le temps s’approche où le Seigneur qu’ils ont méconnu et rejeté, sera reconnu par eux, et alors Il les rétablira dans leur terre. Alors s’élèvera un nouveau temple où l’Éternel sera adoré par un peuple qui le connaîtra, un temple où toutes les nations viendront. Les jours de la calamité d’Israël auront pris fin pour toujours ; la joie et l’allégresse, au lieu des pleurs, retentiront dans le pays, et tous les peuples  partageront leur félicité.

— Et la construction du temple, comment se fit-elle ?

— Sur ces puissants fondements dont je t’ai parlé, Salomon édifia le temple de l’Éternel. Il fallut beaucoup de temps pour extraire les pierres des carrières et les tailler, pour couper et préparer les arbres, puis pour tout amener sur l’emplacement du temple. Aussi ce ne fut que dans la quatrième année du règne de Salomon que la construction commença, et il fallut sept ans pour l’achever. Toutes les pierres ayant été préparées d’avance, il n’y eut plus qu’à mettre chacune à sa place, de sorte qu’on n’entendit ni marteaux, ni hache, aucun instrument de fer, quand on bâtit la maison. Elle se composait de deux parties, d’abord un portique servant de vestibule, puis le temple lui-même divisé en deux compartiments. Le premier, dans lequel on entrait par une large porte en bois de cyprès, était le lieu saint ; le second, qui communiquait avec le lieu saint par une porte en bois d’olivier, était le lieu très saint ou l’oracle. Derrière cette porte était un voile semblable à celui qui séparait les deux parties du tabernacle. Il était de bleu, de pourpre, de cramoisi et de fin lin, et brodé de figures de chérubins.

— Pourquoi nommait-on le lieu très saint l’oracle ?

— Parce que c’était là que l’Éternel avait son trône et faisait entendre sa voix, quand il s’adressait au peuple par le moyen du sacrificateur (Exode 25:22). Ces communications de Dieu s’appelaient des oracles, et le lieu où ils se rendaient était l’oracle. Vois, par exemple, Ésaïe 13:1 ; 14:28 ; 15:1 ; 17:21 ; etc. Psaume 28:2, etc. On donne aussi ce nom à sa parole écrite (Romains 3:2 ; 1 Pierre 4:11). Tout autour du temple et de l’oracle, Salomon construisit trois étages de chambres. On montait aux étages supérieurs par un escalier tournant. Ces chambres servaient aux sacrificateurs pour mettre les choses saintes, provisions, ustensiles et trésors consacrés à Dieu. On peut le lire en Néhémie 13:5 ; 1 Rois 7:51 ; 15:15. La toiture des bâtiments du temple fut formée de poutres et de planches de cèdre. L’intérieur de la maison et du portique fut tout entier revêtu de planches de cèdre, ornées de sculptures représentant des chérubins, des palmiers et des fleurs, et le tout, de même que les portes, était recouvert d’or pur. Le sol était formé de planches de cyprès, sauf celui de l’oracle qui était de cèdre, et tout était aussi plaqué d’or.

— Ainsi l’on ne voyait dans le temple  que de l’or ! Je comprends pourquoi David avait amassé tant d’or ! Mais rien ne pouvait être trop beau pour Dieu et cela me rappelle ce qui est dit de la sainte cité céleste dans l’Apocalypse. Elle est d’or pur (Apoc. 21:18). Mais c’est une figure, n’est-ce pas ?

— Oui. L’or est le symbole de la justice de Dieu, manifestée dans la nature divine de Christ. Tout dans le temple rappelait cette justice parfaite et pure, car les différents objets qui s’y trouvaient étaient aussi en or ou recouverts d’or. Dans la Jérusalem céleste, cette justice et cette pureté seront manifestées et brilleront partout et en tous. Maintenant, pourrais-tu me dire ce que devait être le temple que Salomon bâtissait ?

— C’était la maison de Dieu, sa demeure, comme le tabernacle l’avait été.

— Tu dis bien, mais à présent que cette maison n’existe plus, crois-tu que Dieu ait encore sur la terre un temple où il habite ?

— Il y a des bâtiments que l’on nomme ainsi, mais je ne crois pas qu’ils soient des maisons de Dieu comme ce que Salomon a bâti. Ils n’ont pas été construits sur l’ordre de Dieu.

— Tu as raison. Il y a cependant ici-bas un temple saint qui s’élève, une maison de Dieu, mais elle n’est pas faite de mains d’homme, et ce ne sont pas des pierres matérielles qui la composent. Ce sont des pierres vivantes, les vrais croyants en Christ qui, ensemble, forment cette maison de Dieu, l’Église ou Assemblée, que Christ, le vrai Salomon, bâtit. Compare Matthieu 16:18 ; 1 Pierre 2:4-7 ; Éphésiens 2:21-22. Peux-tu me dire où étaient les pierres du temple avant d’être employées à sa construction ?

— Elles étaient dans la carrière d’où il a fallu les tirer pour les amener au jour, puis elles ont dû être taillées pour la place qu’elles devaient occuper, et enfin on dut les amener à Jérusalem. Quel immense travail !

— En effet. De même, les croyants étaient autrefois dans la ténébreuse carrière du monde ; mais l’Esprit Saint, par le moyen de la parole de Dieu qui est comme le marteau qui brise le roc (Jérémie 23:29), les en a fait sortir, leur a communiqué la vie, et les a formés pour être des pierres vivantes établies chacune à sa place sur le solide fondement qui est Christ.

— Alors ce sont vraiment des pierres de prix, bien plus précieuses que celle du temple de Salomon.

— Oh, sans doute. Elles sont le fruit du grand travail de Christ à la croix. Et puis, tandis que le temple de Salomon a été détruit et que ses belles pierres ont été dispersées et réduites en poussière, le temple spirituel subsistera à toujours, et aucune des pierres dont il se compose ne peut périr. Remarque encore que, dans l’intérieur du temple, les pierres n’apparaissaient pas. Elles étaient couvertes de bois de cèdre, orné de sculptures et revêtu d’or. Leur apparence naturelle était cachée. C’est ainsi que nous, pécheurs sauvés par le Seigneur Jésus, et qui entrons dans la structure du temple de Dieu, nous ne paraissons pas devant Lui dans notre état de pécheurs, mais revêtus de Christ et ornés ainsi de tout ce qui, en Lui, plaît aux yeux de Dieu. Nous sommes rendus agréables dans le Bien-aimé (Éphésiens1:6 ; 1 Jean 4:17).

— Le Seigneur Jésus se met pour ainsi dire devant nous, et c’est Lui que Dieu voit et pas nous qui n’avons rien qui puisse Lui être agréable.

— C’est bien cela. Christ est notre justice et notre sainteté. C’est là la plus belle robe dont Dieu revêt le pécheur repentant et sauvé en croyant (1 Corinthiens 1:30 ; Jérémie 23:5-6 ; Luc 15:22). Continuons notre description du temple. Devant le portique s’élevaient deux colonnes en airain, surmontées de chapiteaux richement ornés. Elles avaient 23 coudées, ou environ douze mètres et demi de hauteur et étaient creuses (Jérémie 52:21).L’une d’elles, placée à droite, fut nommée Jakin, et l’autre, à gauche, Boaz.

— Quels noms singuliers ! Que signifient-ils et pourquoi le leur donna-t-on ?

— « Jakin » veut dire : « Il établira ou affermira » et Boaz signifie : « En Lui est la force ». Ces colonnes devaient  toujours rappeler à Salomon et aux Israélites que, de même que l’Éternel était Celui qui les avait établis comme peuple de Dieu et avait affermi le royaume, c’est en Lui seul aussi qu’était la force pour le maintenir, s’ils marchaient dans ses commandements. Mais, ni Salomon ni les Israélites ne furent fidèles à leur Dieu et, à la fin d’un long temps de patience de la part de l’Éternel, le temple fut ruiné, les colonnes furent brisées et le royaume prit fin (2 Rois 25:8-17). Il y a, dans le Nouveau Testament, un passage qui fait allusion à ces colonnes. À l’assemblée de Philadelphie, qui avait peu de force mais qui avait gardé la parole du Seigneur et n’avait pas renié son nom, Jésus dit : « Celui qui vaincra, je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors » (Apocalypse 3:12). C’est du temple céleste dont il est parlé ici ; il ne peut être détruit, et les colonnes qui s’y trouvent, les fidèles qui, par la force du Seigneur, auront vaincu le monde et Satan, y demeureront à jamais, établis fermement comme témoignages de sa grâce.

— Ah ! J’espère bien être un jour dans ce temple du ciel, plus beau que celui de Salomon, et y rester toujours.

— Le Seigneur Jésus te fera être là puisque tu crois en Lui et que tu es sauvée. Occupons-nous maintenant de ce qu’il y avait dans le temple. Premièrement Salomon plaça dans l’oracle les figures de deux chérubins en bois d’olivier recouvert d’or, d’une hauteur de 10 coudées, environ cinq mètres et demi. Leurs ailes étendues se touchaient et touchaient les parois de la maison, et leurs faces regardaient vers le dehors. Tu  sais que les chérubins sont les exécuteurs des jugements de Dieu (Genèse 3:24). Ceux qui étaient placés sur l’arche regardaient vers le propitiatoire où se trouvait le sang qui expie le péché et  écarte le jugement. Ceux-ci regardaient vers le dehors, vers un peuple que Dieu bénit. C’est la figure de ce qui aura lieu quand Jésus, le vrai Salomon, règnera comme Roi de justice et de paix. Alors la justice et la paix s’entre-baiseront (Psaume 85:8-13), et la bénédiction coulera à flots sur la terre. Ensuite, dans le lieu saint se trouvaient l’autel d’or où l’on offrait le parfum, et dix tables d’or pour les pains de proposition, cinq de chaque côté, ainsi que dix chandeliers d’or, disposés de la même manière.

— Pourquoi y avait-il ce grand nombre de tables et de chandeliers ? Dans le tabernacle, il n’y avait qu’une table et qu’un chandelier.

— Le tabernacle n’était qu’une tente où l’Éternel avait voulu habiter au milieu de son peuple, voyageant et demeurant sous des tentes dans le désert. C’était une merveilleuse et touchante condescendance de la part de Dieu. Il s’associait ainsi aux circonstances de son peuple (2 Samuel 7:6). Maintenant qu’Israël était établi et en paix dans le pays de Canaan, c’est un palais magnifique que Salomon élève pour être la demeure de Dieu. L’ameublement d’un palais n’est pas le même que celui d’une tente. Dans celle-ci tout doit être simple et facilement transportable, dans un palais les meubles sont plus nombreux et répondent à la gloire et à la stabilité du royaume. Ils n’avaient pas besoin d’être transportés. Tout le reste des choses qui appartenaient au temple étaient dans des proportions beaucoup plus grandes que pour le tabernacle, et répondaient à la richesse du roi et à la majesté de l’Éternel. Ainsi l’autel d’airain, où l’on offrait les holocaustes et qui était devant le temple, avait 20 coudées en longueur et largeur, et 10 coudées de haut, environ quatre fois les dimensions de celui qui était devant le tabernacle. On y montait sans doute par des marches ou par un plan incliné. Devant le temple, dans la cour des sacrificateurs et vers la droite, se trouvait la mer d’airain, cuve immense pouvant contenir plus de 700 hectolitres d’eau. Elle était richement ornée et posée sur douze bœufs également en airain. C’est là que les sacrificateurs se lavaient les pieds et les mains pour accomplir leur service. C’était l’image de la pureté de cœur avec laquelle nous devons nous approcher de Dieu. Outre cette cuve, il y en avait dix autres plus petites, cinq d’un côté et cinq de l’autre. Elles étaient posées sur des bases richement décorées et portées sur des roues d’airain, de manière à pouvoir être déplacées facilement. Chacune contenait environ 13 hectolitres d’eau, et elles servaient à laver ce qui se préparait pour les holocaustes (2 Chroniques 4:6 ; Lévitique 1:9 et 13). Tu comprends pourquoi ces cuves avaient de si grandes dimensions en pensant au nombre considérable de sacrificateurs qui faisaient le service et à la quantité de victimes que l’on offrait dans certaines occasions. Nous en verrons un exemple dans la dédicace du temple.

 

 

1.3   Dédicace du temple, prière de Salomon et réponse de l’Éternel

Bonne Nouvelle  1896 n° 7, 8 et 9, pages 123 à 131, 141 à 146, 161 à 169

— Aujourd’hui, après avoir considéré la construction du temple, sa grandeur et sa magnificence, nous parlerons de sa dédicace.

— Que veut dire le mot dédicace ? Je me rappelle l’avoir vu dans l’évangile de Jean.

— Oui, en Jean 10:22. Mais il s’agissait alors de la commémoration de la purification du second temple par Judas Macchabée qui délivra les Juifs de l’oppression exercée sur eux par Antiochus, roi de Syrie. Cet évènement n’est pas rapporté dans la Bible. Il eut lieu longtemps après Malachie, le dernier prophète. La dédicace, c’est une cérémonie par laquelle on consacre un édifice pour l’usage auquel il doit servir. Ici, c’est la consécration du temple au service de l’Éternel, une fois qu’il eut été achevé avec tous ses ustensiles. Ce fut un grand et beau jour pour Salomon et pour Israël, une fête comme il n’y en avait jamais eu pour le peuple de Dieu sur la terre, comme il n’y en a plus eu depuis, comme il n’y en aura plus jusqu’au retour du Seigneur, quand il viendra régner sur Israël. C’était en même temps un solennel évènement pour les nations de la terre.

— Pourquoi cela ?

— Parce que l’Éternel, ayant sa maison et son trône établis ici-bas, allait venir y demeurer et y régner. C’était le plein accomplissement du désir exprimé par le peuple d’Israël quand il eut traversé la mer Rouge et eut été délivré de la main de ses ennemis. Lis Exode 15:2, 17 et 18.

— « L’Éternel est ma force et mon cantique, et il a été mon salut. Il est mon Dieu, et je lui préparerai une habitation, — le Dieu de mon père, et je l’exalterai… Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton héritage, le lieu que tu as préparé pour ton habitation, ô Éternel ! le sanctuaire, ô Seigneur ! que tes mains ont établi. L’Éternel régnera à toujours et à perpétuité ». Quel beau chant de triomphe, n’est-ce pas ? Mais c’était bien avant le temps de Salomon que les Israélites le chantèrent.

— Oui, c’est 480 ans avant (1 Rois 6:1), mais Dieu n’oublie point ses desseins. Après avoir eu un tabernacle au désert, accompagnant son peuple dans ses pérégrinations, il voulait avoir un temple quand son peuple serait en repos pour venir y habiter (2 Samuel 7:10-13). Et Salomon venait d’achever cette maison. Tout fut terminé le huitième mois de la onzième année de son règne, mais on n’en fit la dédicace que l’année suivante, au septième mois.

— Pourquoi Salomon attendit-il puisque tout était achevé ?

— C’était pour faire coïncider la dédicace du temple avec la grande fête des tabernacles, la dernière de celles de l’année juive, la seule qui durât huit jours. On la célébrait quand tous les travaux de moisson et de vendange étaient achevés et qu’on était en repos, et l’on y rappelait aussi, dans la jouissance de ce repos, la longue traversée du désert. Mais cette fête, où les Israélites ne devaient être que joyeux (Deutéronome 16:15), signifiait quelque chose de plus grand et de plus beau ; elle était la figure du millénium, de ce temps heureux où, après tant de misères et de larmes, la terre et les hommes se reposeront avec bonheur sous le règne de paix et de justice du Seigneur Jésus, dont Salomon et son règne étaient le type. N’était-ce pas un moment bien choisi que celui de la fête des tabernacles pour inaugurer le temple de l’Éternel qui bénissait son peuple ?

— Oh, oui ! Et sans doute Dieu avait dirigé la pensée de Salomon pour qu’il choisît ce moment-là.

— Nous n’en pouvons douter. Israël tout entier, dans la personne de ses anciens, de ses princes ou chefs de tribus, ainsi que des principaux du peuple, fut convoqué pour assister à cette cérémonie solennelle. La première chose qu’ordonna Salomon fut que l’on transportât l’arche du lieu où David l’avait placée jusque dans le temple. On apporta aussi la tente d’assignation, c’est-à-dire le tabernacle, et les ustensiles qui s’y trouvaient ; il n’est pas dit où ils furent placés, mais nous pouvons supposer que ce fut dans les chambres qui étaient autour du temple. Quant à l’arche de l’alliance de l’Éternel, le trône où Il siégeait entre les chérubins, elle fut apportée par les Lévites jusque dans le temple, et de là les sacrificateurs la portèrent dans le lieu très saint, l’oracle, et la placèrent sous les ailes étendues des grands chérubins.

— Les sacrificateurs seuls pouvaient entrer dans le temple, n’est-ce pas ? C’est pour cela que les Lévites n’osèrent pas aller plus loin.

— Tu as raison. Mais pendant que l’arche était encore devant le temple, Salomon et toute l’assemblée d’Israël offrirent de nombreux sacrifices à leur Dieu. Enfin les sacrificateurs la prirent et la portèrent dans le temple, et le trône de l’Éternel, le Dieu d’Israël, fut dans sa demeure. Les barres de l’arche, qui servaient à la transporter (Exode 25:14), furent retirées en dedans, de sorte que leurs extrémités ne se voyaient pas du dehors. C’était le signe que désormais elle ne devait plus être portée de lieu en lieu. Elle était entrée dans « le lieu de son repos » comme l’avait demandé David (Psaume  132:8). Il nous est dit aussi qu’elle ne renfermait plus que les tables de la loi, que Dieu avait données à Moïse pour le peuple et sur lesquelles il avait écrit les dix commandements et qui étaient le témoignage de son alliance avec son peuple (Exode 25:21 ; 34:28). Autrefois il y avait eu, dans l’arche, la cruche d’or renfermant de la manne et la verge d’Aaron qui avait fleuri (Hébreux 9:4 ; Exode 16:34 ; Nombres 17:10) ; mais ces objets n’y étaient plus.

— Pourquoi donc ?

— La manne et la sacrificature étaient les moyens de grâce, donnés par Dieu, pour nourrir et conduire son peuple dans le désert. La cruche d’or et la verge en étaient les signes. Mais maintenant qu’ils étaient dans le repos, en Canaan, et sous le sceptre glorieux de Salomon, ces choses n’avaient plus de raison d’être. Tandis que la loi sainte, règle de la justice et selon laquelle le peuple devait marcher, subsistait toujours.

— Le peuple devait vivre dans l’obéissance à cette sainte loi.

— Oui. C’était en obéissant à la loi qu’ils gardaient l’alliance de l’Éternel (Psaume 103:18). Mais continuons notre récit. Comme les sacrificateurs sortaient du lieu saint, après que l’arche y eut été placée, les Lévites et les chantres établis par David, vêtus de fin lin, ayant à leur tête Asaph, Héman et Jéduthun, et jouant de leurs instruments de musique, avec cent vingt sacrificateurs sonnant des trompettes, élevèrent tous ensemble leurs voix comme un seul homme, louant et célébrant l’Éternel et disant que « l’Éternel est bon, parce que sa bonté demeure à toujours » ; cette bonté immuable qu’Israël retrouvera identique aux derniers jours (Psaume 118:1-4, 29). C’est le psaume qui annonce la venue de Christ pour la délivrance de son peuple. Vois les versets 24-26 et compare avec Matthieu 21:9-11 ; 23:38-39. Et alors Celui dont Israël célébrait la bonté, le Roi de gloire, l’Éternel, vint prendre possession de sa demeure et s’asseoir sur son trône entre les chérubins (Psaume 24:7-10). La nuée lumineuse, signe de sa  présence, remplit la maison, « et les sacrificateurs ne pouvaient pas s’y tenir pour faire le service, à cause de la nuée, car la gloire de l’Éternel remplissait la maison de l’Éternel » (1 Rois 8:11).

— Combien cela devait être magnifique ! Que Salomon et Israël devaient être heureux de voir l’Éternel, le grand Dieu, venir habiter au milieu d’eux !

— En effet, rien ne donne une plus haute idée de la bonté de Dieu, que le fait qu’il prend plaisir à venir demeurer avec les hommes, et rien n’est plus doux et précieux, pour le croyant, que la présence de son Dieu. Tout son désir est d’y rester : « Éternel ! » dit David, « J’ai aimé l’habitation de ta maison, et le lieu de la demeure de ta gloire » (Psaume 26:8 ; 27:4 ; 84:1-2, 4, 10). Et que sont-ils, ces hommes ? De pauvres misérables pécheurs. Mais Dieu les sauve et les purifie afin de pouvoir habiter avec eux. C’est pour cela qu’il fallait des sacrifices, en attendant le grand et unique sacrifice de Christ. Cela a toujours été la pensée de Dieu de venir habiter au milieu des hommes. Quelle preuve nous avons là de son amour ! Dans le livre des Proverbes, nous entendons la Sagesse éternelle, les délices de Dieu, le Fils bien-aimé, dire : « Mes délices étaient dans les fils des hommes » (Proverbes 8:30-31). Et nous avons rappelé ce que le peuple d’Israël dit après sa délivrance du pays d’Égypte.

— Oui, ils chantèrent à l’Éternel et dirent : « Il est mon Dieu, et je lui préparerai une habitation ». Ils se réjouissaient à la pensée que leur Dieu viendrait demeurer avec eux et, en effet, ils lui élevèrent un tabernacle, et la gloire de l’Éternel vint le remplir, comme cela arriva dans le temple de Salomon (Exode 40:34-35).

— Mais la gloire de l’Éternel ne resta pas longtemps dans le temple bâti par Salomon. Les fils d’Israël, les rois à leur tête, n’observèrent pas la loi, ils rompirent leur alliance avec l’Éternel en adorant de faux dieux (Jérémie 11:10 ; 22:9), et la gloire de l’Éternel quitta le temple, comme le vit le prophète Ézéchiel (Éz. 10:18-19 ; 11:22-23). Le peuple, par ses mauvaises actions, avait pour ainsi dire chassé son Dieu et son Roi. Et le temple fut détruit. Mais penses-tu que la méchanceté de l’homme puisse empêcher Dieu d’accomplir ses desseins ?

— Oh, non ! Certainement pas.

— L’apôtre Paul dit : « Leur incrédulité annulera-t-elle la fidélité de Dieu ? Qu’ainsi n’advienne ! » (Romains 3:3-4). Et encore : « Là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Romains 5:20). Dieu a donc poursuivi son dessein, et sa gloire est venue sur la terre dans la personne de Jésus, son Fils unique. Lis Jean 1:14.

— « Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité ». Et quand l’ange du Seigneur vint annoncer aux bergers la naissance du petit enfant, la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux (Luc 2:9).

— Le Seigneur Jésus qui était Dieu, Emmanuel, Dieu avec nous, venait au milieu de son peuple Israël pour le rassembler. Mais Israël ne le voulut pas. Écoute la plainte douloureuse du Seigneur dans le prophète Ésaïe (chapitre 49:4-5) : « J’ai travaillé en vain, j’ai consumé ma force pour le néant et en vain …L’Éternel m’a formé dès le ventre pour lui être serviteur afin de lui ramener Jacob... quoique Israël ne soit pas rassemblé ».

— Et quand le Seigneur Jésus pleure sur Jérusalem, il dit : « J’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu » (Matth. 23:37). Ces pauvres Juifs étaient bien ingrats.

— Oui, et ils ont été jusqu’à faire mourir Celui qui les aimait tant. Mais Dieu n’a pas abandonné son dessein d’habiter au milieu des hommes. Il s’est tourné vers les nations, et en a tiré un peuple pour son nom, auquel il a joint les Juifs qui ont cru. Dieu s’est formé ici-bas une habitation composée de pierres vivantes – ce sont les croyants, l’église – et le jour de la Pentecôte, il est venu y faire sa demeure. Le Saint Esprit l’a remplie, comme autrefois la gloire de l’Éternel a rempli le temple de Salomon. Mais l’église est un peuple céleste que le Seigneur Jésus rassemble autour de Lui et prendra bientôt dans le ciel. Et Israël, maintenant dispersé, l’Éternel l’a-t-il oublié ? (Ésaïe 49:14-15).

— Non, il rassemblera les Juifs quand ils croiront à Jésus et se repentiront.

— Alors un nouveau temple s’élèvera à Jérusalem, et de nouveau la gloire de l’Éternel viendra y habiter (Ézéchiel 43:1-6 ; 44:4). Ce sera pendant le règne glorieux du vrai Salomon, le Seigneur Jésus, règne qui durera mille ans. Jérusalem sera le centre du rassemblement des Juifs et des nations heureuses et bénies. Mais cela n’accomplira pas encore pleinement le dessein éternel du cœur de Dieu, car le mal se manifestera encore sur la terre. Mais à la fin Satan, qui séduisait les hommes, sera jeté dans l’étang de feu et de soufre, les méchants seront jugés, et Dieu créera une nouvelle terre où la justice habitera et où le bonheur existera à jamais. Lis ces choses merveilleuses en Apocalypse 21.

— « Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés, et la mer n’est plus. Et je vis la sainte cité, nouvelle Jérusalem, descendant du ciel d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse ornée pour son mari. Et j’ouïs une grande voix venant du ciel, disant : Voici, l’habitation de Dieu est avec les hommes, et il habitera avec eux ; et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux, leur Dieu. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ; et la mort ne sera plus ; et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni peine, car les premières choses sont passées » (Apoc. 21:1-4). Ce sera bien plus beau que la dédicace du temple, plus beau même que le règne de mille ans.

— Oui, le cœur de Dieu sera pleinement satisfait, son dessein parfaitement accompli. « Il se reposera dans son amour » (Sophonie 3:17), et nous serons heureux avec Lui à jamais. Mais continuons la dédicace du temple. La gloire de l’Éternel remplissait le temple, l’Éternel venant prendre possession de son trône au milieu de son peuple rassemblé. Alors Salomon, se tournant vers le temple, prononça ces paroles : « L’Éternel a dit qu’il habiterait dans l’obscurité profonde. J’ai bâti toutefois une maison d’habitation pour toi, un lieu fixe pour que tu y demeures à toujours » (1 Rois 8:12-13).

— Que voulait dire Salomon par cette obscurité profonde où l’Éternel habite ?

— Pour les hommes, avant que le Seigneur Jésus soit venu, Dieu n’était pas révélé. Ésaïe dit de Lui : « Certes, tu es un Dieu qui te caches » (És. 45:15), et quand il parlait, c’était du sein d’une nuée épaisse, répandant une obscurité profonde. C’est ainsi qu’il descendit sur le Sinaï pour donner sa loi à Israël, et nous lisons que « Moïse s’approcha de l’obscurité profonde où Dieu était » (Exode 20:21). Et maintenant, sous les yeux de Salomon et du peuple, la  nuée avait rempli le temple, une obscurité profonde y régnait, et l’on pouvait voir que c’était bien le même Éternel qui avait parlé à Moïse et qui, en ce jour, était venu faire sa demeure dans le temple.

— Mais pour nous, Dieu n’habite pas l’obscurité, n’est-ce pas ?

— Non. L’apôtre dit aux chrétiens : « Car vous n’êtes pas venus … à l’obscurité, ni aux ténèbres…mais vous êtes venus …à Jésus » (Hébreux 12:18-24). Et Jésus est « la lumière du monde » ; Il éclaire notre âme pour que nous connaissions Dieu qui est lumière et amour (Jean 8:12 ; 1 Jean 1:5 ; 4:8). Et quand nous nous approchons de Dieu, c’est dans la lumière et non dans l’obscurité car nous savons qu’Il est notre Père, le Père des lumières (Jacques 1:17). Ensuite Salomon se tourna vers toute l’assemblée d’Israël qui se tenait debout, et la bénit. Puis il rendit grâces à l’Éternel qui avait choisi Israël pour son peuple, Jérusalem comme lieu pour y demeurer, et David pour roi, et qui avait donné à Salomon, son fils, de lui bâtir un temple, accomplissant ainsi sa parole. Tout venait de Dieu et Salomon le reconnaissait ; lui n’était que l’instrument pour exécuter ce que Dieu avait dit. Te rappelles-tu d’un grand roi qui, au contraire, attribuait toutes les choses qu’il avait faites à sa propre puissance ?

— Serait-ce Nébucadnetsar ? Mais il fut changé en une bête parce qu’il n’avait pas voulu rendre gloire à Dieu (Dan. 4:28-33).

— Oui. Mais Salomon ne fit pas ainsi. Après avoir rendu grâces à l’Éternel, il lui présenta ses requêtes. Il avait fait élever devant l’autel une estrade d’airain sur laquelle il se plaça et de là, en face de toute la congrégation d’Israël, il fléchit les genoux et, étendant les mains vers les cieux, il dit : « Éternel, Dieu d’Israël ! il n’y a point de Dieu comme toi, dans les cieux en haut, et sur la terre en bas, qui gardes l’alliance et la bonté envers tes serviteurs qui marchent devant toi de tout leur cœur » (1 Rois 8:23). Et il rappela la fidélité de Dieu envers David, en accomplissant tout ce qu’il lui avait promis. En disant cela, Salomon pensait au temple qu’il venait d’élever et que la gloire de l’Éternel remplissait. Mais il savait bien que Dieu est trop grand pour être enfermé tout entier dans les étroites limites d’un temple. Aussi il s’écrie : « Mais Dieu habitera-t-il vraiment sur la terre ? Voici, les cieux, et les cieux des cieux, ne peuvent te contenir ; combien moins cette maison que j’ai bâtie ! »  (Lis et compare Actes 7:48-50 et Ésaïe 46:1, 2).

— Et cependant, l’Éternel était venu pour habiter dans ce temple.

— Certainement. Bien que Dieu soit infini et présent partout, cependant par un effet de sa faveur, il manifestait, d’une manière spéciale et sensible, sa présence au milieu de son peuple. Et maintenant, il en est de même, bien que d’une manière différente. Dieu, le Dieu infini, vient demeurer en nous par son Esprit. Lis 1 Jean 4:12-13.

— « Personne ne vit jamais Dieu ; si nous nous aimons l’un l’autre, Dieu demeure en nous, et son amour est consommé en nous. Par ceci nous savons que nous demeurons en lui et lui en nous, c’est qu’il nous a donné de son Esprit ».

— Dieu est en nous d’une manière invisible mais très réelle, et qui se manifeste au dehors par l’amour que nous avons les uns pour les autres.

— C’est plus beau encore que ce qui se passait au temps de Salomon, n’est-ce pas ?

— Oui. C’est la vie de Dieu même qui se montre chez ses enfants, et c’est ce que nous voyons d’une manière si admirable et touchante au commencement de l’église (Actes 2:42-47). La présence de l’Esprit Saint dans l’église se manifestait dans la vie des saints. Ce n’était plus une obscurité profonde, mais la lumière et la chaleur de l’amour. Mais continuons à lire ce que Salomon demandait dans sa prière : « Éternel, mon Dieu, aie égard à la prière de ton serviteur et à sa supplication, pour écouter le cri et la prière que ton serviteur t’adresse aujourd’hui, pour que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit : Mon nom sera là, — pour écouter la prière que ton serviteur t’adressera en se tournant vers ce lieu-ci. Et écoute la supplication de ton serviteur et de ton peuple Israël, qu’ils t’adresseront en se tournant vers ce lieu-ci ; toi, écoute dans le lieu de ton habitation, dans les cieux ; écoute et pardonne ! » Et alors Salomon mentionne différentes occasions où, soit les individus, soit le peuple dans son ensemble, se tourneraient vers l’Éternel pour l’implorer afin d’être aidés, secourus ou pardonnés, et il demande que Dieu les exauce, leur pardonne, et leur donne de marcher fidèlement. Mais, dans la prière de Salomon, il y a une demande particulièrement touchante. Elle nous montre que Salomon comprenait que, tout en étant le Dieu d’Israël, son peuple, l’Éternel n’oubliait pas les autres nations : « Et quant à l’étranger aussi, qui ne sera pas de ton peuple Israël, mais qui viendra d’un pays lointain à cause de ton nom (car ils entendront parler de ton grand nom, et de ta main forte, et de ton bras étendu), s’il vient et présente sa prière [en se tournant] vers cette maison : toi, écoute dans les cieux, le lieu de ton habitation, et agis selon tout ce que l’étranger réclamera de toi ; afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom, et te craignent, comme ton peuple Israël, et qu’ils sachent que cette maison que j’ai bâtie est appelée de ton nom ». Te rappelles-tu un étranger qui vint d’un pays lointain à Jérusalem pour adorer l’Éternel dans son temple ?

— N’est-ce pas l’officier de Candace, la reine d’Éthiopie, intendant de ses trésors ? (Actes 8:26-40)

— Oui, et tu vois que Dieu eut égard à sa prière, et lui accorda une bénédiction bien supérieure à tout ce qu’il attendait. Le Seigneur lui envoya Philippe qui lui fit connaître la voie du salut. Ainsi l’Éternel s’était souvenu de la prière de Salomon et l’exauçait mille ans plus tard en faveur de cet étranger. Et quelqu’un de plus grand que Salomon adressa aussi à Dieu une prière fervente où il mentionne ceux qui seraient loin afin qu’ils fussent bénis. Le Seigneur dit dans sa prière : « Or je ne fais pas seulement des demandes pour ceux-ci, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole » (Jean 17:20).

— Ah ! Je comprends. Si nous sommes de ceux qui croient au Seigneur Jésus, il a prié pour nous, comme pour les disciples qui étaient alors avec Lui. Comme cela est doux de savoir que Jésus pensait à nous qui vivons dans un temps si éloigné, et qu’il nous a recommandés à son Père ! Quelle bonté de sa part !

— Et il prie encore pour nous maintenant qu’il est dans le ciel (Hébreux 7:25 ; Romains 8:34). Salomon, dans sa prière, adresse à l’Éternel une autre requête qui doit être bien précieuse pour le pauvre peuple d’Israël. Il dit : « S’ils ont péché contre toi …et qu’ils les aient emmenés captifs … et que, dans le pays où ils auront été emmenés captifs, ils rentrent en eux-mêmes, et reviennent [à toi] et te supplient… alors, écoute des cieux, du lieu de ton habitation, leur prière et leurs supplications, et fais-leur droit, et pardonne à ton peuple » (2 Chroniques 6:36-39). Nous voyons maintenant qu’Israël, à cause de ses péchés et pour avoir rejeté Christ, est encore dispersé et en opprobre sur la terre, mais le temps viendra où il rentrera en lui-même et suppliera le Seigneur qui pardonnera. La prière de Salomon sera exaucée.

— Salomon a présenté à Dieu une prière où il n’oublie personne. C’est à cause de la sagesse que Dieu lui avait donnée, n’est-ce pas ?

— Oui, et parce que son cœur était rempli de reconnaissance et éprouvait le sentiment de la présence de l’Éternel. C’est Dieu qui mettait ses paroles dans sa bouche. Il termine sa prière en disant : « Et maintenant, Éternel Dieu ! Lève-toi pour entrer dans ton repos, toi et l’arche de ta force ! Que tes sacrificateurs, Éternel Dieu, soient revêtus de salut, et que tes saints se réjouissent en [ta] bonté ! Éternel Dieu, ne repousse pas la face de ton oint ; souviens-toi de [tes] grâces, envers David, ton serviteur » (2 Chroniques 6:41-42). Ce sont les paroles de David, que nous retrouvons dans le Psaume 132, lorsque le roi prophète amena l’arche en Sion et la mit sous une tente, et maintenant, combien plus elles étaient applicables puisque c’était dans un temple qu’elle avait été placée.

— Est-ce que Dieu lui répondit ? Est-ce qu’Il lui parla ?

— Non, pas immédiatement. Mais Dieu, d’une manière sensible et merveilleuse, fit voir à Salomon et à tout le peuple en même temps qu’il agréait ses sacrifices et ses prières. « Quand Salomon eut achevé de prier, le feu descendit des cieux et consuma l’holocauste et les sacrifices « (2 Chroniques 7:1). C’était la réponse céleste et divine. En même temps, la gloire de l’Éternel remplit la maison, de sorte que les sacrificateurs ne pouvaient pas y entrer. Te rappelles-tu d’autres occasions où Dieu manifesta de la même manière qu’il agréait les sacrifices et les prières qu’on lui offrait ?

— Je me souviens d’une occasion. C’est lorsque David, après avoir péché en faisant le dénombrement d’Israël, pria l’Éternel d’épargner le peuple et offrit des sacrifices. L’Éternel lui répondit en faisant descendre le feu des cieux sur l’autel de l’holocauste.

— C’est juste, c’est en 1 Chroniques 21:26. Mais il y eut une autre manifestation divine au désert, lorsque les sacrificateurs Aaron et ses fils furent consacrés. On offrit des sacrifices, puis Moïse et Aaron entrèrent dans le tabernacle. Ensuite ils sortirent et bénirent le peuple. Alors la gloire de l’Éternel apparut à tout le peuple, et le feu sortit de devant l’Éternel, et consuma sur l’autel l’holocauste et les graisses (Lévitique 9:23-24). Nous verrons plus tard une autre occasion où le feu du ciel descendit sur l’autel, mais c’était pour décider qui était Dieu, l’Éternel ou Baal (1 Rois 18:24 et 38).

— Salomon et le peuple n’eurent-ils pas peur en voyant le feu descendre des cieux ?

— Non. Ils comprenaient que ce n’était pas le feu du jugement qui venait les consumer, mais que c’était la bonté de Dieu qui se manifestait envers eux en acceptant leurs sacrifices. Aussi « tous les fils d’Israël, voyant descendre le feu, et la gloire de l’Éternel sur la maison, s’inclinèrent le visage en terre sur le pavement, et se prosternèrent, et célébrèrent l’Éternel : Car il est bon, car sa bonté demeure à toujours ! » (2 Chroniques 7:3). Israël pouvait bien le dire, puisque l’Éternel le bénissait après tous ses manquements. Et ce sera bien plus à propos encore quand il sera rétabli dans sa terre au temps du millénium. Maintenant, il est un grand sacrifice qui a été offert pour nous et que Dieu a agréé. Quelle a été la victime sur laquelle le feu du jugement est descendu pour que nous fussions épargnés ?

— C’est le Seigneur Jésus qui est mort pour nous sur la croix. Nous n’avons pas à avoir peur devant Dieu, nous ne viendrons pas en jugement puisque Jésus a été jugé à notre place. Ainsi nous pouvons aussi louer et célébrer Dieu pour son grand amour.

— Tu as raison. Nos cœurs devraient toujours être remplis de sa louange. Le peuple et Salomon offrirent des sacrifices en nombre considérable. Le roi seul sacrifia 22000 bœufs et 120 000 moutons. L’autel des holocaustes, quelque grand qu’il fût, ne pouvait pas suffire pour brûler les holocaustes et la graisse des sacrifices de prospérité, alors Salomon sanctifia, c’est-à-dire mit à part le milieu du parvis et l’on y sacrifia.

— Je comprends qu’il fallait un très grand nombre de sacrificateurs pour immoler tant de victimes. Mais que faisait-on de la chair de tant de bêtes ?

— Les holocaustes se brûlaient entièrement (Lévitique 1). Quant aux autres offrandes, c’étaient des sacrifices de prospérité, dont la chair était mangée par les sacrificateurs et par ceux qui les offraient. Et comme le peuple venu pour la dédicace était très nombreux et que la fête dura quatorze jours, tu comprends que la chair de tous ces animaux pût être consommée. Et on ne les sacrifia pas tous le même jour.

— Comment donc la fête dura-t-elle quatorze jours puisque la dédicace s’est faite au temps de la fête des tabernacles qui ne durait que sept jours, et qu’après cela il y avait le huitième jour qui était le plus grand de tous (Jean 7:37) ?

— La fête de la dédicace de l’autel, et par là il faut comprendre le temple dont l’autel était la partie principale, puisque c’est là qu’on approchait de Dieu, cette fête dura sept jours, et fut suivie immédiatement de celle des tabernacles. La parole de Dieu nous dit : « Et Salomon célébra la fête en ce temps-là, pendant sept jours, et tout Israël avec lui, depuis l’entrée de Hamath jusqu’au torrent d’Égypte, une très grande congrégation. Et au huitième jour ils célébrèrent une fête solennelle ; car ils firent la dédicace de l’autel pendant sept jours, et la fête pendant sept jours. Et le vingt-troisième jour du septième mois, il renvoya le peuple à ses tentes ». La fête des tabernacles commençait le 15ème jour ; elle durait sept jours, c’est-à-dire jusqu’à la fin du 21ème jour. Le 22ème jour était le huitième, le grand jour de la fête, de sorte que le 23ème tout était terminé. Dans le livre du prophète Ézéchiel, nous lisons la description du temple à venir qui s’élèvera quand l’Éternel aura ramené les dispersés d’Israël et de Juda dans le pays qu’il avait promis à Abraham de donner à sa postérité. Le prophète contemple, dans une magnifique vision, cette restauration du peuple comme une résurrection d’entre les morts (Ézéchiel 37). Or, après avoir décrit l’autel, le prophète dit qu’il sera purifié et consacré durant sept jours comme le fut l’autel devant le temple de Salomon (Éz. 43:13-27). Les pensées de Dieu demeurent toujours les mêmes. Il veut nous bénir, comme il a béni son peuple dans le passé, et le bénira dans l’avenir. Mais pour cela nous avons aussi besoin d’un autel et d’un sacrifice, afin que nous soyons purifiés. Et c’est Christ qui est cela pour nous. Après ces fêtes où le peuple avait pu voir d’une manière sensible toute la bonté de Dieu, Salomon le renvoya à ses tentes, c’est-à-dire chacun chez soi. Et le peuple s’en alla « joyeux et le coeur heureux à cause du bien que l’Éternel avait fait à David, et à Salomon, et à Israël, son peuple ».

— Ils devaient être heureux après avoir vu la gloire de l’Éternel et reçu l’assurance que Dieu habitait au milieu d’eux. Combien ils devaient désirer le servir et craindre de lui désobéir !

— Hélas ! L’homme a un cœur dur et méchant. Il reçoit quelques bonnes impressions, et puis bientôt il oublie Dieu, ses menaces ou ses bontés. Près du Sinaï, les Israélites avaient vu toute la majesté de l’Éternel et, peu de jours après, ils firent le veau d’or et l’adorèrent. L’Éternel, dans sa miséricorde, les épargna et leur pardonna sur les ardentes prières de Moïse. Il condescendit même à venir habiter au milieu d’eux dans le tabernacle et, malgré cela, le peuple ne cessa de murmurer et désobéir, obligeant Dieu à le châtier constamment. En Canaan, en dépit de délivrances réitérées par le moyen des juges, les Israélites retombèrent constamment dans l’idolâtrie, et Dieu permit que l’arche fût prise par les Philistins. Maintenant elle a été ramenée, elle a trouvé sa place dans un temple magnifique que l’Éternel est venu honorer de sa présence ; est-ce qu’Israël sera fidèle à son Dieu ? Son histoire dit que non. Et nous apprenons ainsi que l’homme a un cœur trompeur et qu’il est incurable quand il est livré à lui-même (Jérémie 17:9). En lui n’habite aucun bien (Romains 7:18). Et quand la bénédiction dépend de son obéissance, il la perd toujours. C’est pourquoi l’Éternel, en annonçant le retour d’Israël dans sa terre, et une nouvelle alliance qu’il traitera avec lui, ne lui trace plus aucune condition, mais il dit ceci : (Lis Jérémie 31:31-34)

— « Voici, des jours viennent, dit l’Éternel, et j’établirai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une nouvelle alliance, non selon l’alliance que je fis avec leurs pères, au jour où je les pris par la main pour les faire sortir du pays d’Égypte, mon alliance qu’ils ont rompue, quoique je les eusse épousés, dit l’Éternel ».

— Cette alliance était traitée sous la condition qu’Israël serait obéissant, mais comme il a désobéi, l’alliance a été rompue. Continue à lire.

— « Car c’est ici l’alliance que j’établirai avec la maison d’Israël, après ces jours-là, dit l’Éternel : Je mettrai ma loi au dedans d’eux, et je l’écrirai sur leur coeur, et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ; et ils n’enseigneront plus chacun son prochain, et chacun son frère, disant : Connaissez l’Éternel ; car ils me connaîtront tous, depuis le petit d’entre eux jusqu’au grand, dit l’Éternel ; car je pardonnerai leur iniquité, et je ne me souviendrai plus de leur péché ».

— Dans cette nouvelle alliance, tout est de Dieu, l’homme n’a qu’à recevoir et, par conséquent, elle ne peut manquer : elle est permanente à toujours. Elle comprend trois choses : le pardon absolu des péchés, la vraie connaissance du Dieu qui pardonne, et le fait que la loi de Dieu est écrite, non sur des tables de pierre, mais sur le cœur, et qu’alors on ne l’oublie pas mais on prend plaisir à l’observer ; elle fait les délices de l’âme.

— Alors cette nouvelle alliance est aussi pour nous.

— Non. Nous jouissons de tous ses privilèges, mais nous avons plus et mieux. Le pardon des péchés, nous l’avons par la rédemption qui est en Christ (Éphésiens 1:7) ; la pleine connaissance de Dieu comme Père nous est donnée par le Seigneur Jésus (Jean 1:17-18), et c’est plus que de le connaître comme l’Éternel ; et enfin, la loi d’amour est écrite dans nos cœurs renouvelés par l’Esprit Saint (Romains 12:2, 13:8 et 10, 1 Jean 4:7). Mais nous sommes enfants de Dieu, et un père ne traite pas alliance avec ses enfants ; les rachetés sont un peuple céleste, et on ne traite pas d’alliance dans le ciel ; l’église est unie à Christ comme à son Époux, et il n’y a pas d’alliance traitée entre époux. L’alliance est pour un peuple terrestre, comme l’est Israël.

— Nous sommes tout près de Dieu et dans son intimité. Comme cela est doux pour nous !

— Encore une chose pour terminer l’histoire de la dédicace du temple. L’Éternel avait donné une réponse publique à la prière de Salomon. Mais il lui parla aussi en particulier. L’Éternel lui apparut de nuit, et lui dit : « J’ai entendu ta prière, et je me suis choisi ce lieu-ci pour une maison de sacrifice ». Et il promit à Salomon de pardonner à son peuple si, ayant péché, il s’humiliait et se repentait. Et l’Éternel ajouta : « Maintenant mes yeux seront ouverts et mes oreilles attentives à la prière [qu’on fera] de ce lieu ; car maintenant j’ai choisi et sanctifié cette maison, afin que mon nom y soit à jamais ; et mes yeux et mon coeur seront toujours là ». N’est-ce pas bien touchant ? Nous voyons là la sollicitude et l’amour de Dieu pour son peuple.

— Mais ce beau temple a été détruit. Comment devons-nous comprendre ce que l’Éternel a dit, que son nom serait toujours là, ainsi que ses yeux et son cœur ?

— Nous avons à considérer toujours le gouvernement de Dieu, et son dessein. Selon son gouvernement, il châtie si l’on ne marche pas selon sa volonté, si l’on est désobéissant. C’est ce qu’il dit ensuite à Salomon : « Et toi, si tu marches devant moi comme a marché David, ton père, pour faire selon tout ce que je t’ai commandé, et si tu gardes mes statuts et mes ordonnances,  j’affermirai le trône de ton royaume, selon que j’ai fait alliance avec David, ton père, disant : Tu ne manqueras pas d’un homme pour gouverner Israël. Mais si vous vous détournez, et que vous abandonniez mes statuts et mes commandements que j’ai mis devant vous, et que vous alliez et serviez d’autres dieux et vous prosterniez devant eux, je vous arracherai de dessus ma terre que je vous ai donnée ; et cette maison que j’ai sanctifiée pour mon nom, je la rejetterai de devant ma face ». Salomon lui-même et la plupart des rois ses successeurs, avec le peuple qu’ils gouvernaient, sont tombés dans l’idolâtrie et, après un long temps de patience de la part de l’Éternel, il a exécuté ses menaces. C’est là le gouvernement de Dieu. Mais le dessein de Dieu était d’avoir sur la terre un peuple qui le servirait, auquel il donnerait pour toujours la terre de Canaan, où il aurait un temple, une habitation, où un fils de David règnerait. C’étaient les promesses faites à Abraham et à David, et elles ne peuvent manquer de s’accomplir. Mais Salomon et les autres rois et le peuple ont manqué. Ce sera quand Jésus, le vrai fils de David, règnera que tout ce que Dieu avait dans sa pensée et dans son cœur aura son plein effet pour Israël. En attendant, pour celui qui croit, les yeux et le cœur de l’Éternel sont toujours là car il ne peut mentir et l’incrédulité n’anéantit pas sa fidélité.

 

 

 

1.4   La gloire du règne de Salomon

Bonne Nouvelle  1896 n° 10 pages 185 à 190

 

— Le temple ne fut pas le seul édifice que Salomon éleva. Il se construisit un palais magnifique, et un autre pour la fille du Pharaon qu’il avait prise pour femme.

— C’est vraiment étonnant. Je croyais que les Israélites ne devaient pas épouser des femmes étrangères.

— L’Éternel avait défendu à son peuple de s’allier avec les Cananéens maudits (Deut. 7:3 ; Ex. 34:16), mais non pas avec les Égyptiens. Au contraire, Dieu dit : « Tu n’auras pas en abomination l’Égyptien, car tu as séjourné comme étranger dans son pays » (Deut. 23:7). Rien n’empêchait donc Salomon d’épouser la fille du Pharaon. Ne te rappelles-tu pas un autre Israélite qui eut pour femme une égyptienne ?

— Oui, c’est Joseph.

— Nous voyons aussi Salmon, prince de Juda, prendre pour femme Rahab, la cananéenne, et Booz, un autre ancêtre de David, épouser Ruth, la Moabite. Mais ces deux femmes étaient devenues croyantes et avaient pris le Dieu d’Israël pour leur Dieu (Jos. 2:9-13 ; Héb. 11:31 ; Ruth 1:16). Dieu permit que ces mariages, de même que ceux de Moïse (Ex. 2:22 ; Nom. 12:8), aient lieu, d’abord pour nous montrer que sa grâce souveraine s’élève même au-dessus des prescriptions de la loi, car la grâce ne repousse personne. Et ensuite ces exemples, surtout celui de Salomon, qui est un type du Seigneur dans son règne glorieux sur la terre, sont une figure de la participation des nations à la bénédiction de ce règne, car Dieu veut qu’en son Fils toutes les nations de la terre soient bénies, Lis Ps. 67:5 ; 117:1 ; Deut. 32:43 ; És. 11:10, 60:3 ; Zach. 2:11 ; 8:22.

— Il fallut, sans doute, bien du temps pour construire les deux palais ?

— Oui, on y mit treize ans. Pendant ce temps, Salomon et la fille du Pharaon demeurèrent dans la maison du roi David, près de laquelle avait été placée l’arche, avant que le temple fût construit. Mais dès que le palais de la fille du pharaon fut achevé, Salomon l’y fit habiter, car il dit : « Ma femme n’habitera pas dans la maison de David, roi d’Israël, car les lieux où est entrée l’arche de l’Éternel sont saints » (2 Chron. 8:11). Par un effet de la grâce divine, elle avait pu habiter là quelque temps, mais ce ne pouvait pas être la demeure définitive d’une personne qui n’appartenait pas au peuple d’Israël. C’est avec ce peuple seul que Dieu avait traité alliance sur la terre. Il en sera ainsi plus tard, sous le règne du Seigneur. Les nations jouiront de la bénédiction, mais elles ne seront pas sur le même pied que les Juifs. Ceux-ci, aujourd’hui méprisés, seront alors à la tête.

— Mais il n’en est pas ainsi maintenant, n’est-ce pas ?

— Non. Maintenant, devant Dieu, il n’y a ni Juifs, ni nations ; nous sommes tous des pécheurs également perdus et sauvés de la même manière en croyant en Christ. Ainsi nous sommes un en Lui et nous jouissons tous des mêmes privilèges (Gal. 3:28 ; 1 Cor. 2:13 ; 12:13). Mais continuons l’histoire de Salomon. Pour siéger dans son palais, il fit faire un grand trône d’ivoire qu’il recouvrit d’or pur. « Le trône avait six degrés et un marchepied d’or attenants au trône, et des bras d’un côté et de l’autre à l’endroit du siège, et deux lions qui se tenaient à côté des bras, et douze lions qui se tenaient là sur les six degrés, d’un côté et de l’autre : il ne s’en était point fait de pareil dans aucun royaume » (2 Chroniques 9:18-19). C’est sur ce trône magnifique que le roi d’Israël s’asseyait entouré des grands de son royaume pour rendre la justice.

— Ce devait être glorieux ; mais cela me fait penser au Seigneur Jésus quand il viendra dans sa gloire, et tous les anges avec Lui, et qu’il s’assiéra sur le trône de sa gloire, et que toutes les nations seront assemblées devant Lui et qu’il les jugera (Matt. 25:31-32). Ce sera bien plus beau et plus glorieux.

— En effet ; rien n’aura égalé ni n’égalera la magnificence du trône de gloire de Christ. Mais des rois de la terre, aucun ne fut aussi riche que Salomon. Tout dans son entourage répondait à ses richesses et à la splendeur de son règne. Il fit faire deux cent boucliers d’or battu et trois cent plus petits, qu’il mit dans son palais. Tous les ustensiles de sa maison étaient d’or pur ; l’argent n’était compté pour rien. Les vaisseaux qu’il envoyait au loin, conduits par les matelots de Hiram, roi de Tyr, lui apportaient de l’or, des pierres précieuses et des bois de grand prix. Il arrivait aussi de grandes richesses dans le pays par le moyen des marchands qui venaient de diverses contrées. Le roi fit ainsi que, dans Jérusalem, l’argent était comme les pierres, tant il était commun, et le bois de cèdre aussi abondant et d’un emploi aussi commun que celui des sycomores de la plaine.

— Il n’y avait sans doute point de pauvres durant ce temps-là.

— Je ne le pense pas, au moins parmi les Israélites, car il nous est dit que Juda et Israël, nombreux en multitude comme le sable du rivage de la mer, mangeaient et buvaient et se réjouissaient, habitant en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier, ce qui est l’expression employée par les prophètes pour indiquer la paix et la prospérité. Les Israélites étaient aussi exemptés des corvées, telles que de bâtir des villes et d’élever des constructions dans Jérusalem. Ce fut aux Cananéens restés dans le pays que Salomon imposa ces travaux. La domination de Salomon s’étendait au loin ; il régnait sur tous les royaumes depuis le fleuve Euphrate jusqu’au pays des Philistins et aux frontières d’Égypte. Ces royaumes lui apportaient des présents et le servirent tous les jours de sa vie. La guerre était inconnue sous ce roi pacifique : il était en paix avec tous ses alentours.

— Quel heureux temps pour le peuple d’Israël ! Combien ce serait beau qu’il en soit ainsi maintenant ! Mais on entend bien souvent parler de guerres.

— Le temps vient où le Prince de paix, Jésus, fera cesser toutes les guerres ainsi que nous le lisons au Psaumes 46 et en d’autres portions des Écritures. Oui, « Bienheureux le peuple qui a l’Éternel pour son Dieu » (Ps. 144:15), aussi longtemps que ce peuple le sert.

— Mais c’est ce qu’Israël faisait, n’est-ce pas ?

— Sans doute, aussi longtemps que Salomon fut fidèle, et il le fut durant les premières années qui suivirent la construction du temple. Il observa les ordonnances qui se rapportaient au service de l’Éternel offrant chaque jour, sur l’autel qu’il avait érigé devant le temple, ce qu’il fallait selon le commandement de Moïse pour les sabbats, les nouvelles lunes, et les trois grandes fêtes solennelles. Te rappelles-tu quelles étaient ces fêtes ?

— Oui. Il y avait la Pâque, qu’on appelait aussi la fête des pains sans levain ; celle des semaines ou la Pentecôte et la grande fête des Tabernacles (vois Deut. 16 ; Nom. 28). Et les Israélites devaient monter et se rassembler à Jérusalem à ces trois grandes fêtes. Je me rappelle que le Seigneur Jésus y allait. C’est au dernier et grand jour de la fête des Tabernacles qu’une fois il criait : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive » (Jean 7:37). Cela vaut dire que, si quelqu’un désire être sauvé et heureux, il faut qu’il vienne au Seigneur Jésus, n’est-ce pas ?

— Oui. Jésus seul peut satisfaire tous les besoins de notre âme. Quand il régnera, au temps glorieux du millénium, plusieurs de ces fêtes seront encore célébrées (Éz. 45:17-25). Et même les nations en ce temps-là viendront à Jérusalem pour la fête des Tabernacles (Zach. 14:16). Ainsi le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre en richesse et en sagesse. L’Éternel accomplit la promesse qu’il lui avait faite (2 Chron. 1:12). Sa renommée était répandue au loin, et de toutes parts on venait entendre la sagesse que Dieu lui avait donnée, et contempler sa gloire ; de toutes parts on lui apportait de riches présents. Ainsi s’accomplissait ce que David, son père, avait demandé pour lui dans le psaume 72, car Dieu exauce les prières des pères pour leurs enfants. David disait dans ce psaume : « Ô Dieu ! donne tes jugements au roi, et ta justice au fils du roi. Il jugera ton peuple en justice, et tes affligés avec droiture. Les montagnes porteront la paix au peuple, et les coteaux, — par la justice… — et il y aura abondance de paix » (Ps. 72:1-7). C’est ce que l’on vit en partie au jours de Salomon, car les choses glorieuses que dit ce psaume ne seront pleinement réalisées que quand Jésus, le vrai Salomon, régnera sur la terre.

 

 

1.5   Visite de la reine de Sheba

Bonne Nouvelle  1896 n° 11, pages 201 à 207

 

— De tous les peuples on venait pour entendre la sagesse merveilleuse que Dieu avait donnée à Salomon, et même « les rois de la terre recherchaient sa face pour entendre sa sagesse » (2 Chroniques 9:23). L’Écriture nous fait le récit d’une de ces visites royales ; c’est celle de la reine de Sheba.

— Je sais ce que tu veux dire. J’ai vu une gravure la représentant devant Salomon. Et je me souviens que le Seigneur Jésus a parlé d’elle quand il a fait des reproches aux Juifs qui ne voulaient pas l’écouter et se convertir (Matthieu 12:42). Cette reine était venue de très loin pour entendre la sagesse de Salomon. Et Lui, le Seigneur, bien plus grand que Salomon, vint Lui-même de beaucoup plus loin, du ciel, pour sauver les pécheurs, et l’on ne souciait pas d’entendre ses paroles ! C’était bien mal, n’est-ce pas ?

— Certainement. Et il est triste que, de nos jours, un si grand nombre de personnes, jeunes et vieux, agissent comme les Juifs d’autrefois et refusent d’écouter le Seigneur qui parle par ses serviteurs et dans sa Parole.

— Où était situé le pays de cette reine ?

— On ne sait pas avec exactitude. Les uns pensent qu’elle venait d’Éthiopie ; mais d’autres placent le pays de Sheba dans la partie de l’Arabie que l’on nommait l’Arabie heureuse à cause de sa fertilité et de ses richesses (selon de récentes découvertes ce deuxième cas semble accrédité, ndtr). C’est là qu’habitaient les Sabéens, peuple riche et puissant, dont le nom dérive de Sheba. Le prophète Ésaïe les décrit ainsi : «  Les Sabéens, hommes de haute taille » (És. 45:14), quand il annonce 200 ans à l’avance qu’ils seraient assujettis à Cyrus, roi de Perse. Et quant il parle des temps à venir, il dit que ceux de Sheba « porteront de l’or et de l’encens » à Jérusalem rétablie dans une splendeur plus grande que celle de Salomon (És. 60:6). D’autres passages encore mentionnent cette contrée et son peuple qui s’enrichissait par un commerce étendu (Ézéchiel 27:32). Tout cela est bien en accord avec l’opulence que déploya la reine de Sheba dans sa visite à Salomon. On dit que la capitale de ce pays resplendissait de palais et de temples aux colonnes plaquées d’or. Et cependant la reine est émerveillée en contemplant la splendeur qui entourait Salomon. Elle avait peut être voulu voir si sa grandeur surpassait la sienne et elle fut obligée d’en convenir.

— Cela ne surprend pas car les richesses de Salomon lui venaient directement de Dieu, le temple avait été fait selon le modèle que l’Esprit avait donné à David, et les palais de Salomon avaient été élevés selon la sagesse qu’il avait reçue de Dieu. Les ouvrages faits seulement par les hommes, et les richesses acquises par leur industrie, ne pouvaient égaler les autres.

— Tu as raison.  Rien ne peut être mis en comparaison avec ce que Dieu accomplit ou fait accomplir par ses serviteurs. La gloire de Salomon préfigurait celle du Seigneur Jésus dans son règne sur la terre, et ainsi elle devait dépasser celle de tous les rois de la terre. Mais la reine de Sheba n’était pas venue attirée seulement par la renommée des richesses de Salomon. « Et la reine de Sheba entendit parler de la renommée de Salomon, en relation avec le nom de l’Éternel » (1 Rois 10:1). Elle voulait sans doute savoir qui était l’Éternel, le Dieu d’Israël, ce Dieu puissant qui avait donné au roi ses richesses, sa sagesse et sa gloire. Bienheureux sont ceux qui, maintenant, sont attirés vers le Seigneur Jésus et sa puissance et sa gloire comme Sauveur, et comme Celui qui fait connaître Dieu ! La reine de Sheba « vint pour l’éprouver par des énigmes. Elle vint avec un fort grand train, et des chameaux qui portaient des aromates, et de l’or en très grande quantité, et des pierres précieuses ».

— Que veux-tu dire par ces énigmes ? Je pensais que c’étaient des questions que l’on donnait à deviner pour s’amuser.

— Les énigmes dont il est parlé ici étaient des questions difficiles à résoudre, que parfois celui qui les proposait ne savait pas lui-même expliquer (Tu trouveras des exemples d’énigmes en Juges 14:12-14 ; Éz. 17 ; il semble aussi qu’Agur en Prov. 30:11-14 propose une énigme). Telles paraissent avoir été celles que la reine de Sheba proposa à Salomon, car il est dit qu’elle parla avec lui de tout ce qu’elle avait sur le cœur. Sa propre sagesse et celle des sages de son pays n’avaient pu lui expliquer ce qu’elle avait sur le cœur et qui, sans doute, étaient pour elle des questions très sérieuses et importantes. Mais il n’y avait pas de question impossible à résoudre pour le roi auquel Dieu avait donné une sagesse « plus grande que la sagesse de tous les fils de l’orient et toute la sagesse de l’Égypte. Et il était plus sage qu’aucun homme, plus qu’Éthan, l’Ezrakhite, et qu’Héman, et Calcol, et Darda, les fils de Makhol » (1 Rois 4:29-31). [Les quatre hommes mentionnés ici, et tellement renommés pour leur sagesse, sont probablement des descendants de Juda, nommés en 1 Chroniques 2:6]. Salomon expliqua à la reine toutes les choses dont elle parlait, « il n’y eut pas une chose cachée pour le roi, pas une chose qu’il ne lui expliquât ». Cela ne nous fait-il pas penser à quelqu’un qui est plus grand et plus sage que Salomon et qui peut répondre à tout ce que nous pouvons avoir sur le cœur ?

— Oui, c’est le Seigneur Jésus. Il répond à des choses que nous ne pourrions savoir sans Lui. Par exemple, quand on se demande : Comment puis-je être heureux ? Comment puis-je aller au ciel ? Comment puis-je être sauvé ? Tous les hommes les plus sages du monde ne sont pas en état de répondre. Mais Jésus dit : «Venez à moi … et moi, je vous donnerai du repos » ;  et « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive », et encore  « moi, je donne à mes brebis la vie éternelle » ; et « je vais vous préparer une place dans la maison de mon Père » ; puis Il dit qu’Il est « venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus ».

— Tu dis bien. Il n’y a pas une question touchant notre bonheur présent et notre bonheur éternel, à laquelle le Seigneur ne donne une réponse entièrement satisfaisante pour le cœur. Et si tu réponds ainsi, c’est que Jésus t’a répondu. Revenons à notre chapitre. Nous ne savons pas exactement quelles furent les questions de la reine de Sheba, mais elle fut satisfaite. Elle vit aussi la maison de Salomon, l’ordre qui y était établi, ainsi que ses officiers, leurs vêtements et leurs fonctions, et aussi la rampe par laquelle il montait à la maison de l’Éternel. Et voyant toute la magnificence déployée par le grand roi, elle fut hors d’elle-même et dit : « Ce que j’ai entendu dire dans mon pays sur tout ton état et sur ta sagesse, était la vérité ; mais je n’ai pas cru ces choses, jusqu’à ce que je sois venue et que mes yeux aient vu ; et voici, on ne m’avait pas rapporté la moitié ; tu surpasses en sagesse et en prospérité la rumeur que j’en ai entendue » (1 Rois 10:6-7).

— Il en est de même pour nous. Nous ne pouvons pas savoir combien le Seigneur Jésus est grand, sage et bon jusqu’à ce que nous l’ayons éprouvé par nous-mêmes. Cela me rappelle l’histoire de Nathanaël. Philippe lui avait dit : « Nous avons trouvé celui duquel Moïse a écrit dans la loi et duquel les prophètes ont écrit, Jésus, le fils de Joseph, qui est de Nazareth ». Et comme Nathanaël ne voulait pas le croire, Philippe lui dit : « Viens et vois ». Et quand Nathanaël eut vu  et entendu la sagesse de Jésus qui connaissait tout et qui l’avait vu sous le figuier, il Lui dit : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu ; tu es le roi d’Israël ».

— Oui, nous trouvons ceci en Jean 1:46-50. Connaître ainsi Jésus dans son cœur est la souveraine sagesse. Ensuite la reine ajouta : « Heureux tes gens, heureux ceux-ci, tes serviteurs, qui se tiennent continuellement devant toi, et qui entendent ta sagesse ! Béni soit l’Éternel, ton Dieu, qui a pris plaisir en toi pour te placer sur le trône d’Israël ! Parce que l’Éternel aimait Israël à toujours, il t’a établi roi pour faire droit et justice ». Tu vois, la reine a appris quelque chose du Dieu d’Israël et elle Lui rend hommage. Elle avait entendu la renommée de Salomon, en relation avec le nom de l’Éternel, et elle voyait maintenant combien Dieu, qui avait donné tant de richesses et une telle sagesse, était grand. Elle glorifie Dieu.

— Je suis aussi frappée de ce que la reine dit des serviteurs de Salomon : « Heureux tes serviteurs, qui se tiennent continuellement devant toi ! » Les anges qui se tiennent devant Dieu sont sans doute bien heureux, mais nous le sommes encore plus, n’est-ce pas ? Nous pouvons déjà être toujours en la présence de Dieu pour Le servir, c’est notre grand privilège. Et quel bonheur ! Nous serons toujours devant le trône de Dieu et de l’Agneau, et nous Le servirons (Apoc. 22:1-5).

— Oui, la gloire de Salomon n’est qu’un pâle reflet de celle de notre Sauveur. Il déploiera sa gloire sur la terre quand il viendra établir son règne, mais nous verrons sa gloire dans le ciel, comme Il l’a demandé pour nous à son Père (Jean 17:24). Pour terminer l’histoire de la reine de Sheba, il nous est dit qu’avant de partir, « elle donna au roi cent vingt talents d’or, et des aromates en très grande quantité, et des pierres précieuses ». Ainsi se réalisèrent les paroles de David pour Salomon : « Les rois de Sheba et de Seba lui présenteront des dons » (Psaume 72:10). Et de la Jérusalem céleste, il est dit : « Et je ne vis pas de temple en elle ; car le Seigneur, Dieu, le Tout-puissant, et l’Agneau, en sont le temple. Et la cité n’a pas besoin du soleil, ni de la lune, pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’a illuminée, et l’Agneau est sa lampe. Et les nations marcheront par sa lumière ; et les rois de la terre lui apporteront leur gloire » (Apocalypse 21:22-24). Combien ce sera plus glorieux que la splendeur de Salomon, et ce sera pour l’éternité, tandis que les jours de la gloire de Salomon prirent fin. Et nous verrons combien furent tristes les jours qui suivirent.

 

 

1.6   Chute de Salomon

Bonne Nouvelle  1896 n° 12 pages 229 à 236

 

— Les derniers jours de Salomon furent bien tristes, et cela arriva par sa faute. L’Éternel lui était apparu deux fois, et lui avait recommandé de garder ses commandements et surtout de ne point adorer d’autres dieux, mais Salomon désobéit.

— Comment un roi si sage et à qui Dieu avait accordé tant de bénédictions, put-il agir ainsi ?

— Cela vient de ce qu’il ne s’attacha point à pratiquer ce que la parole de Dieu lui enseignait. Quelque sage que soit un homme dans ce qui concerne l’intelligence et les choses de la terre, s’il ne se laisse pas guider par la parole de Dieu il ne peut manquer de s’égarer loin de Dieu.

— La parole de Dieu enseignait-elle quelque chose de particulier aux rois d’Israël ?

— Oui, et nous l’avons vu dans le Deutéronome. Lis les versets 16 et 17 du chapitre 17.

— « Seulement, il n’aura pas une multitude de chevaux, et il ne fera pas retourner le peuple en Égypte pour avoir beaucoup de chevaux ; car l’Éternel vous a dit : Vous ne retournerez plus jamais par ce chemin-là. Et il n’aura pas un grand nombre de femmes, afin que son coeur ne se détourne pas ; et il ne s’amassera pas beaucoup d’argent et d’or ».

— Maintenant si nous lisons la suite de ces versets de Deutéronome 17, nous verrons que Salomon devait connaître ces défenses car il est dit que, quand le roi « sera assis sur le trône de son royaume, il écrira pour lui, dans un livre, une copie de cette loi, faite d’après le livre qui est devant les sacrificateurs, les Lévites. Et il l’aura auprès de lui ; et il y lira tous les jours de sa vie, afin qu’il apprenne à craindre l’Éternel, son Dieu, [et] à garder toutes les paroles de cette loi, et ces statuts, pour les faire ». De plus, Salomon avait aussi les enseignements de David, son père. Eh bien, malgré cela, et sans tenir compte de ce que Dieu avait défendu dans la loi, il « rassembla des chars et des cavaliers ; et il eut mille quatre cents chars, et douze mille cavaliers …Et quant aux chevaux, il les tirait d’Égypte ». Il imitait en cela les rois des nations étrangères, et désobéissait à Dieu. Ensuite nous le voyons amasser de l’or et de l’argent en envoyant des flottes à Ophir, et par le moyen des marchands et des rois d’Arabie. Il s’associait ainsi avec les étrangers.

— Mais l’Éternel ne lui avait-il pas promis des richesses ?

— C’est vrai ; mais s’il avait gardé la loi de l’Éternel, il n’aurait pas employé les moyens dont il s’est servi pour accroître ses richesses. Il se serait contenté de ce que Dieu lui envoyait, comme, par exemple, le tribut et les présents des rois qui rendaient hommage à sa sagesse et à sa gloire. Nous ne devons ni imiter le monde et suivre son luxe et ses modes, ni nous associer à lui pour nous enrichir. Le cœur qui agit ainsi s’éloigne de Dieu et de Sa parole, et il est en danger de tomber toujours plus bas dans le mal. C’est ce qui arriva à Salomon. La loi de Dieu avait perdu son autorité sur lui, et la crainte de l’Éternel n’avait plus sur son âme son influence salutaire, de sorte qu’il tomba dans les péchés les plus graves.

— Comment cela est-il possible ? Il avait si magnifiquement prié devant le temple, et il avait vu la gloire de Dieu descendre et le remplir.

— Cela nous montre ce qu’est notre cœur naturel. Nous ne pouvons être gardés qu’en demeurant près de Dieu et en tenant ferme Sa parole. Une fois qu’on a commencé à négliger de la mettre en pratique, on descend, comme sur une pente rapide, toujours plus bas. C’est ainsi que Salomon en vint à transgresser la troisième défense que Dieu avait faite au roi d’Israël. Il prit, outre la fille du Pharaon, un grand nombre de femmes et, ce qui aggravait son péché, des femmes étrangères d’entre les nations auxquelles Dieu avait défendu à son peuple de s’allier (Deutéronome 7:1-3). Salomon s’attacha à ces femmes et, au temps de la vieillesse, elles l’entraînèrent à adorer leurs faux dieux. On vit le vieux roi qui, dans sa jeunesse, avait rendu un si beau témoignage à l’Éternel et Lui avait érigé un temple magnifique, élever des autels à ces divinités impures et sanguinaires, et se prosterner devant elles ! Et il fit cela pour toutes ses femmes étrangères, et à Jérusalem même !

— Combien cela est triste, et quel mauvais exemple il donnait à son peuple !

— C’est bien vrai. Comme roi, il aurait dû être le modèle de son peuple et, au contraire, il l’entraîna dans l’idolâtrie, vois 1 Rois 11:33. Quel bonheur pour nous d’avoir pour modèle le vrai Salomon, Jésus, qui n’a jamais manqué !

— L’Éternel ne dit-il rien à Salomon ?

— Dieu ne peut laisser le mal impuni. Il prononça contre Salomon un jugement sévère. Il lui dit :   « Parce que tu n’as pas gardé mon alliance et mes statuts, que je t’ai commandés, je t’arracherai certainement le royaume et je le donnerai à ton serviteur » (1 Rois 11:11).

— Ainsi Salomon devait perdre le royaume, comme autrefois Saül ?

— Pas entièrement. Dieu usa de miséricorde envers Salomon  et lui dit qu’il ne le ferait pas pendant sa vie, à cause de David son père. Dieu se souvenait de la fidélité de David et, pour l’amour de lui, Il épargnait son fils. Quelle bénédiction pour des enfants d’avoir des parents pieux et fidèles ! Mais l’Éternel dit qu’il ôterait le royaume au fils de Salomon, mais non pas tout entier. Il lui laisserait une tribu, à cause de David et de Jérusalem qu’il avait choisie pour être sa demeure. L’Éternel se souvenait de ses promesses. Il avait dit à David : « Ta maison et ton royaume seront rendus stables à toujours devant toi » (2 Samuel 7:16), et c’était à Jérusalem qu’était le trône de David.

— Cela dut être bien douloureux à Salomon de penser qu’à cause de lui son beau royaume serait divisé, et que son fils en aurait la moindre part.

— Sans doute, mais Dieu est juste et saint et ne peut tolérer le mal. On ne peut pas échapper aux conséquences du mal que l’on a fait, bien que Dieu puisse user de miséricorde.

— Mais Salomon ne se repentit-il pas ?

— Nous ne pouvons en douter, ni que Dieu lui pardonna son péché. L’Éternel lui avait fait donner par Nathan le nom de Jedidia ou « bien-aimé de l’Éternel », parce que l’Éternel l’aimait (2 Samuel 12:25). Dieu avait aussi déclaré qu’Il lui serait pour père, et lui pour fils et que, s’il commettait l’iniquité, Il le châtierait avec une verge d’hommes et avec des plaies des fils des hommes, mais que sa bonté ne se retirerait pas de lui (2 Samuel 7:14-15). Lis à ce sujet Proverbes 4:11-12, où Salomon semble parler par expérience. Nous sommes donc assurés que Dieu lui fit grâce. Mais il n’échappa pas à la verge, car il eut de grands troubles dans ses dernières années, et son règne ne fut plus ni si glorieux ni si paisible. Il put même voir commencer le déchirement de son royaume.

— Comment cela ?

— L’Éternel avait dit à Salomon qu’il donnerait le royaume à un de ses serviteurs. Qui était ce serviteur ? Salomon l’ignorait, mais l’Éternel l’avait déjà désigné, et voici ce qui arriva. Salomon faisait réparer une partie des murailles de Jérusalem. Parmi ceux qui y travaillaient, il distingua un jeune homme de la tribu d’Éphraïm, nommé Jéroboam, fils d’une femme veuve. Il était habile, fort et actif, et le roi l’établit sur tous les ouvriers de la maison de Joseph, c’est-à-dire des tribus de Manassé et d’Éphraïm.

— Jéroboam devait être bien content d’une telle position, et sa mère aussi.

— Sans doute, mais Jéroboam était ambitieux et avait de plus hauts désirs dans son cœur, nous le verrons plus tard. Un jour qu’il était sorti de Jérusalem et se promenait seul dans les champs, il vit un homme, vêtu d’un manteau neuf, qui l’arrêta pour lui parler. C’était un prophète nommé Akhija, envoyé par l’Éternel pour parler à Jéroboam. Akhija saisit son manteau neuf et le déchira en douze morceaux.

— Comme c’est étrange de déchirer un manteau neuf !

— C’était un acte symbolique, comme nous en rencontrons souvent des exemples dans les Écritures. Comme tu vas le voir, ce manteau neuf représentait le royaume d’Israël qui était encore tout nouveau. Akhija dit à Jéroboam : « Prends dix morceaux pour toi ; car ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Voici, j’arrache le royaume de la main de Salomon, et je te donne dix tribus ; mais une tribu sera à lui, à cause de mon serviteur David, et à cause de Jérusalem, la ville que j’ai choisie d’entre toutes les tribus d’Israël » (1 Rois 11:31-32). Le prophète dit aussi à Jéroboam que l’Éternel faisait cela parce que Salomon l’avait abandonné pour servir de faux dieux, mais que Salomon resterait roi toute sa vie et que ce serait à son fils que dix tribus seraient ôtées. Et il ajouta : « Tu régneras sur tout ce que ton âme désire, et tu seras roi sur Israël. Et si tu écoutes tout ce que je te commanderai, et si tu marches dans mes voies et que tu fasses ce qui est droit à mes yeux, en gardant mes statuts et mes  commandements, comme a fait David, mon serviteur, alors je serai avec toi, et je te bâtirai une maison stable [c’est-à-dire : tes descendants régneront aussi], comme je l’ai bâtie pour David, et je te donnerai Israël. Et j’humilierai la semence de David, à cause de cela, seulement pas à toujours. » (1 Rois 11:37-39).

— Comme Jéroboam dut être étonné en apprenant qu’il serait roi. Cela était sans doute plus qu’il n’aurait osé penser. Mais que veulent dire ces paroles : « Pas à toujours ».

— Cela signifie que le grand fils de David, le Seigneur Jésus, le Roi d’Israël réunira plus tard toutes les tribus pour former son royaume. C’est  ce que le prophète Ézéchiel annonce d’une manière magnifique dans le chapitre 37 de son livre. Nous le lirons ensemble plus tard et je t’engage à lire avec attention ce beau chapitre.

— Jéroboam n’avait donc qu’à attendre patiemment que Dieu accomplisse sa parole envers lui.

— Sans doute ; mais c’est ce qu’il ne fit pas et il montra ainsi que son cœur n’était pas soumis à Dieu. Au lieu d’attendre, il voulut être roi tout de suite et conspira  contre Salomon. « Il leva la main contre le roi », nous est-il dit. Il avait peut-être le dessein de faire périr le vieux roi.

— C’était bien méchant et bien ingrat de sa part ; car Salomon lui avait fait du bien.

— Oui ; il manifestait par là ce qu’il était au fond du cœur. Salomon, ayant appris ce que Jéroboam tramait contre lui, chercha à s’emparer de lui pour le faire mourir comme rebelle, et c’était juste, mais Jéroboam s’enfuit en Égypte où il resta jusqu’à la mort de Salomon. Tel fut le dernier acte de la vie de ce roi aimé de l’Éternel et comblé de ses biens. Il aurait put être heureux jusqu’à la fin s’il avait été fidèle ; au lieu de cela, ses derniers jours furent remplis d’amertume à cause de ses péchés. C’est une grande leçon pour nous. Demandons au Seigneur de nous garder de peur que nous ne tombions comme lui. Salomon avait régné quarante ans. Saül, David et lui régnèrent sur tout Israël. Désormais, il y aura deux royaumes dont nous aurons à suivre l’histoire.

 

 

2                        Le schisme des dix tribus — 1 Rois 12,  2 Chroniques 10

Bonne Nouvelle  1897 n° 1 pages 14 à 20

 

— Qu’arriva-t-il après la mort de Salomon ?

— Roboam, son fils, régna à sa place. Il ne fut pas proclamé roi à Jérusalem comme Salomon, ni à Hébron comme David, mais à Sichem, ville de la tribu d’Éphraïm qui était plus au centre du pays. Tout Israël était venu là pour le faire roi, mais tous n’aimaient pas Roboam et plusieurs auraient voulu un autre roi.

— Pourquoi donc ? Roboam ne leur avait fait aucun mal.

— C’est vrai, mais la puissante tribu d’Éphraïm et d’autres tribus avec elle étaient jalouses de la tribu de Juda qui était à leur tête puisque le roi était de cette tribu-là.

— Mais n’était-ce pas agir contre Dieu ?

— Oui, car Dieu avait choisi la tribu de Juda pour être la première, vois Genèse 49:8-10, et David pour régner sur Israël. Mais le peuple ne consulta pas Dieu. Il agit selon ses propres pensées et Dieu, qui conduit toutes choses et emploie même tous les manquements des hommes pour accomplir ses desseins, se servit du mécontentement du peuple et du manque de sagesse de Roboam pour exécuter ce qu’il avait dit par Akhija, le prophète.

— Il est étonnant que Roboam ne soit pas sage, avec un père rempli de sagesse.

— Les fils ne ressemblent pas toujours à leurs pères. Salomon avait sans doute fait entendre à Roboam les conseils de sagesse que nous lisons dans les proverbes ; mais Roboam était probablement de ceux dont parle aussi Salomon, qui ne tiennent pas compte des avertissements de leurs parents, et qui aiment mieux écouter les conseils des gens jeunes, présomptueux et inexpérimentés, et il y en a malheureusement beaucoup comme lui de nos jours. Les mécontents du peuple envoyèrent chercher Jéroboam, qui était encore en Égypte. Celui-ci fut bien content de cette invitation et se rendit à Sichem.

— Jéroboam se rappelait sans doute ce que le vieux prophète lui avait dit, et il espérait que le moment d’être roi était venu pour lui.

— On peut en être sûr. Et les mécontents étaient bien contents d’avoir avec eux un homme énergique pour les conduire. Il vint donc avec ceux d’Israël (Israël en contraste avec Juda), et ils dirent au roi : « Ton père a rendu notre joug dur ; et toi, maintenant, allège le dur service de ton père et le joug pesant qu’il a mis sur nous, et nous te servirons » (1 Rois 12:4).

— Que voulaient-ils dire par là ? Est-ce que Salomon avait traité durement son peuple ? Tu m’as dit que le peuple d’Israël n’avait jamais été aussi riche et aussi heureux que sous son règne.

— C’est vrai, mais Jéroboam et ses partisans cherchaient un prétexte pour se révolter contre Roboam. Ils voulaient faire croire que Salomon avait été un roi dur et sévère, qui avait accablé son peuple d’impôts et de travaux pénibles, ce qui n’était pas vrai. Il avait levé des taxes pour bâtir et fortifier des villes, c’est vrai (1 Rois 9:15-23), ainsi que pour le temple et ses palais. Mais la plus grande partie de l’argent venait des tributs que payaient les rois qui lui étaient soumis et des présents qui lui étaient faits. « Juda et Israël étaient nombreux, mangeant et buvant, et se réjouissant ». C’est ce que la Bible dit en 1 Rois 4:20. Et quant aux durs travaux, aux labeurs pénibles pour bâtir les villes et les édifices, c’étaient les descendants des Cananéens qui les faisaient sous la direction d’Israélites choisis pour cela. Jéroboam le savait bien puisqu’il avait été un de ceux-là. D’un autre côté, Salomon jugeait avec justice et punissait les méchants, et il avait raison. Mais cela ne plaisait pas à tous. Il y en a beaucoup qui aiment mieux être libres de suivre leurs penchants et redoutent des lois sévères. Ceux qui font le bien n’ont pas lieu de craindre l’autorité, dit l’apôtre Paul en Romains 13:1-5.

— Et que répondit Roboam ? À sa place je leur aurais promis de gouverner avec bonté.

— Roboam fut très embarrassé. Il ne pouvait pas condamner la conduite de son père. D’un autre côté, il semble avoir eu un caractère incertain et timide (2 Chroniques 7:13). Il dit : « Allez-vous-en encore pour trois jours, et revenez vers moi ». Qu’aurait-il dû faire ?

— Il aurait dû demander à Dieu de le diriger.

— Tu as raison. La vraie sagesse pour savoir comment on doit agir, se trouve auprès de Dieu (Proverbes 8:14-16). Roboam ne rechercha pas la pensée de Dieu. Il consulta les hommes. Il est vrai qu’il commença par s’adresser aux vieillards qui avaient vécu avec Salomon, et avaient appris de lui à agir sagement. « Comment conseillez-vous de répondre à ce peuple ? » demanda-t-il. « Si aujourd’hui tu deviens serviteur de ce peuple », dirent les vieux conseillers, « et que tu les serves, et leur répondes, et leur dises de bonnes paroles, ils seront toujours tes serviteurs ».

— C’était un bon conseil, n’est-ce pas ?

— Et Roboam aurait été sage de le suivre. Mais, soit par orgueil, pour ne pas avoir l’air de céder à Jéroboam, soit par incertitude, il voulut consulter les jeunes gens qui avaient été élevés avec lui.

— C’était une folie. Comment des jeunes gens auraient-ils plus de sagesse que des vieillards ?

— Oui. Job 12:12 dit : « Chez les vieillards est la sagesse, et dans beaucoup de jours l’intelligence ». Hélas !  Bien des jeunes gens aujourd’hui font comme Roboam. Ils aiment mieux suivre les conseils de leurs compagnons qui les entraînent à l’insoumission envers leurs vieux parents, et ils méprisent l’avis de ceux-ci. Les jeunes gens dirent à Roboam : « Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père (c’est-à-dire que son énergie était beaucoup plus grande que celle de son père) ; et maintenant, mon père a chargé sur vous un joug pesant, et moi j’ajouterai à votre joug ; mon père vous a corrigés avec des fouets, et moi je vous corrigerai avec des scorpions (c’est-à-dire des fouets garnis de pointes) ».

— Ainsi ils lui conseillaient d’être un tyran dur et cruel. Les écouta-t-il ?

— Oui. Aveuglé par son orgueil, le pauvre Roboam fit au peuple et à Jéroboam cette folle réponse qui donnait à ses ennemis un beau prétexte pour se séparer de lui et le rejeter comme roi. Les tribus mécontentes profitèrent de l’occasion et dirent : « Quelle part avons-nous en David ? Et nous n’avons pas d’héritage dans le fils d’Isaï. À tes tentes, Israël ! » (1 Rois 12:16). C’était le cri de révolte et de guerre poussé contre Roboam, descendant de David, et ceux qui seraient avec lui.

— Est-ce que tous abandonnèrent Roboam ?

— Non. Rappelles-toi que le prophète n’avait donné que dix morceaux de son manteau déchiré à Jéroboam. Selon la volonté de l’Éternel, deux tribus restèrent fidèles à Roboam : celle de Juda et celle de Benjamin. Les dix autres renoncèrent à le servir. Cependant Roboam avait peine à croire que ce fût sérieux. Il envoya vers les révoltés un de ses principaux officiers, Adoram, qui était préposé sur les levées soit d’hommes, soit d’argent. Mais les rebelles ne voulurent pas l’entendre et le tuèrent à coups de pierre, montrant par là qu’ils étaient bien décidés à ne plus obéir à Roboam. Celui-ci, craignant pour sa vie, se hâta de monter sur un char et s’enfuit à Jérusalem. La rupture était consommée.

— Que fit Jéroboam ? Demanda-t-il qu’on le fît roi ?

— Il n’eut pas besoin de le demander. Toute l’assemblée le fit venir et l’établit roi. Il était parvenu à ses fins. Mais tout cela arriva pour accomplir la parole de l’Éternel. Depuis ce moment, il y eut deux royaumes : celui des dix tribus, nommé royaume d’Israël et quelquefois Éphraïm, et le royaume de Juda. Mais dans la pensée de Dieu, il n’y avait toujours qu’un seul peuple d’Israël, composé de douze tribus. La séparation en deux royaumes est ce que l’on nomme quelquefois le schisme des dix tribus. Ce mot veut dire déchirure ou division. Ce même mot est traduit par déchirure en Matthieu 9:16, par division en Jean 7:43 ; 9:16 ; 1 Corinthiens 1:10 ; 10:18. Maintenant, dis-moi qui avait la meilleure part, Roboam ou Jéroboam ?

— C’est celle de Roboam. Elle était plus petite mais il avait Jérusalem, la ville sainte, et le temple, la maison de Dieu, où l’on adorait l’Éternel.

— C’est vrai. Il n’y avait pas d’endroit plus glorieux ni plus précieux aux yeux de Dieu.

— Roboam ne regrettait-il pas d’avoir perdu une si grande partie de son royaume ?

— Sans doute, mais il ne pouvait que s’en prendre à lui-même. Sans avoir consulté l’Éternel, il voulut reconquérir ce qu’il avait perdu et, dans ce but, il assembla une grande armée. Mais un homme de Dieu, un prophète nommé Shemahia, vint lui dire : « Ainsi dit l’Éternel : Ne montez pas, et ne faites pas la guerre à vos frères, les fils d’Israël ; retournez chacun à sa maison, car c’est de par moi que cette chose a eu lieu ». Et ils obéirent à la parole de l’Éternel. Bien que séparés, ceux des dix tribus et ceux des deux autres, étaient toujours des frères.

— Et plus jamais les dix tribus ne se réunirent aux autres ?

— Non. Les deux royaumes furent plutôt ennemis. Il viendra cependant un temps où de nouveau ils seront réunis. Ce sera un Fils de David qui fera d’eux un seul royaume, ce sera le grand et glorieux Fils de David, Jésus. C’est ce qui est annoncé surtout et bien clairement par le prophète Ézéchiel : « Ainsi dit le Seigneur, l’Éternel : Voici, je prendrai les fils d’Israël d’entre les nations où ils sont allés, et je les rassemblerai de toutes parts, et je les ferai entrer dans leur terre ; et je les ferai être une seule nation dans le pays, sur les montagnes d’Israël : un seul roi sera leur roi à tous ; et ils ne seront plus deux nations, et ils ne seront plus divisés en deux royaumes. Et ils ne se rendront plus impurs par leurs idoles, et par leurs choses exécrables, et par toutes leurs transgressions ; et je les délivrerai de toutes leurs habitations où ils ont péché, et je les purifierai ; et ils seront mon peuple, et moi je serai leur Dieu. Et mon serviteur David sera roi sur eux » (Ézéchiel 37:15-28). Voilà ce que l’Éternel annonce pour les temps à venir, en faveur de son peuple terrestre.

 

 

3                        Jéroboam, le premier roi des dix tribus

Bonne Nouvelle  1897 n°2, pages 21 à 29

3.1   Jéroboam — 1 Rois 12:25 à 14:20

— Te rappelles-tu comment le royaume d’Israël fut partagé.

— Oui, Roboam, le fils de Salomon eut deux tribus, celles de Juda et de Benjamin, et Jéroboam les dix autres. Le royaume de Roboam fut appelé le royaume de Juda ; celui de Jéroboam conserva le nom de royaume d’Israël.

— C’est bien cela et c’est ainsi que nous les trouvons presque toujours mentionnés dans les prophètes. Nous parlerons d’abord du royaume d’Israël. L’histoire de Jéroboam et des rois qui lui succédèrent est très triste car aucun d’eux ne servit l’Éternel.

— Quoi ! Pas même Jéroboam à qui l’Éternel avait donné le royaume, en lui faisant de si belles promesses s’il était fidèle ?

— Non. Jéroboam fut le premier à entrer dans une voie de péché où il entraîna le peuple d’Israël, et que tous ses successeurs suivirent. L’Écriture le rappelle d’une manière solennelle en parlant de chacun de ces rois, en disant : « Il marcha dans la voie de Jéroboam et dans son péché par lequel il avait fait pécher Israël ».

— Quel fut donc ce péché de Jéroboam ?

— Je vais te le dire. Il savait que c’est à Jérusalem que les fils d’Israël devaient aller trois fois l’an se présenter devant l’Éternel, pour offrir leurs sacrifices et présenter leurs offrandes, et il dit en son cœur : « Si ce peuple monte pour offrir des sacrifices dans la maison de l’Éternel à Jérusalem, le coeur de ce peuple retournera à son seigneur, à Roboam, roi de Juda, et ils me tueront, et ils retourneront à Roboam, roi de Juda » (1 Rois 12:27).

— Mais puisque l’Éternel avait donné le royaume à Jéroboam et lui avait promis de le maintenir pourvu qu’il fût obéissant, il n’avait pas besoin de craindre que le peuple retournât à Roboam.

— Sans doute, mais Jéroboam était un incrédule qui, par conséquent, n’avait point confiance en Dieu. Il préféra suivre de mauvais conseils et crut, dans sa sagesse toute charnelle mais au fond diabolique, avoir trouvé un moyen pour empêcher son peuple d’aller à Jérusalem. Il fit deux veaux d’or qu’il plaça, l’un à Dan tout au nord de son royaume, l’autre à Béthel tout au midi. Puis il dit au peuple : « C’est trop pour vous de monter à Jérusalem ; voici tes dieux, Israël ! qui t’ont fait monter du pays d’Égypte ». Et c’est en cela que consista l’horrible péché de Jéroboam. Il entraîna Israël et le fit pécher, le détournant du vrai Dieu et en lui faisant adorer des idoles.

— Il imitait ce qu’Aaron avait fait au désert.

— Peut-être y avait-il pensé, mais il aurait dû se souvenir du commandement que Dieu avait donné à son peuple : « Tu ne te feras point d’image taillée … Tu ne t’inclineras point devant elles, et tu ne les serviras point » (Exode 20:4-5), et aussi se rappeler le châtiment que Dieu infligea aux adorateurs du veau d’or (Exode 32). Te souviens-tu d’une chose qui s’était passée à Dan longtemps auparavant ?

 Oui. Un homme de la tribu d’Éphraïm, nommé Michée, avait fait une idole avec de l’argent qu’il avait pris à sa mère, et des hommes de la tribu de Dan la lui prirent et allèrent s’établir au nord, dans la ville à laquelle ils donnèrent le nom de leur tribu (Juges 17-18). C’est donc là que Jéroboam mit un de ses veaux d’or ?

— Oui, et c’était un lieu bien propre pour cela. L’idolâtrie en Israël avait commencé là et s’y continua. Le prophète Amos, qui vivait 200 ans après Jéroboam, prononce un terrible châtiment contre les adorateurs de cette idole : « Ceux qui jurent par le péché de Samarie et qui disent : Dan, ton Dieu est vivant …  ils tomberont, et ne se relèveront jamais » (Amos 8:14). Mais ce qui était encore plus affreux dans le péché de Jéroboam, c’était d’avoir placé un de ces veaux à Béthel.

— Pourquoi cela ?

— Ne te souviens-tu pas de la signification du mot Béthel, et en mémoire de quel évènement ce nom fut donné à cet endroit ?

— Ah, oui ! C’est là que Jacob eut ce si beau songe, dans lequel il vit une échelle dressée sur la terre et dont le sommet touchait au ciel, et les anges de Dieu montaient et descendaient sur l’échelle. Et l’Éternel se tenait là, et fit à Jacob la promesse de le garder partout où il irait. Et Jacob réveillé appela cet endroit Béthel, ce qui signifie « maison de Dieu » (Genèse 28). C’était, en effet, bien mal à Jéroboam de profaner ainsi cet endroit consacré autrefois par la présence de l’Éternel.

— Amos prophétisa aussi contre l’idolâtrie commise à Béthel : « Je visiterai », dit l’Éternel, « les transgressions d’Israël sur lui, je punirai les autels de Béthel « (Amos 3:14). Tu vois quelles calamités le péché de Jéroboam attira sur le peuple qui avait voulu l’avoir pour roi. Jéroboam méprisait l’Éternel mais, dans sa pensée, il agissait habilement en mettant deux idoles semblables aux deux extrémités du pays. Il fallait répondre aux besoins religieux de tout le peuple, de manière à leur donner le moins de peine possible. Eh bien, ceux qui étaient près de Dan iraient à Dan, et les autres à Béthel. Mais c’était là un calcul humain. Peut-on se donner trop de peine quand il s’agit du service de Dieu ? Faut-il regarder aux distances ?

— Oh, non ! J’ai entendu parler de personnes qui faisaient des kilomètres pour assister aux réunions.

— Quand le cœur est avec le Seigneur, on ne craint pas un peu de fatigue. Continuons la triste histoire du péché de Jéroboam. Aux nouveaux dieux qu’il avait faits, il fallait des sacrificateurs. Les sacrificateurs et les Lévites étaient fidèles ; ils ne voulurent pas servir ces idoles, et Jéroboam les repoussa.  Alors ils abandonnèrent les villes et les possessions qu’ils avaient dans son royaume, et vinrent en Juda et à Jérusalem, et fortifièrent ainsi le royaume de Roboam (2 Chroniques 11:13-17).

— Que fit alors Jéroboam ?

— Il choisit des sacrificateurs d’entre toutes les classes du peuple. Quiconque le désirait, il le consacrait, et il devenait sacrificateur des hauts lieux, c’est-à-dire des endroits où se rendait le culte idolâtre, qui était au fond rendu aux démons. Enfin, pour achever de détourner le peuple du culte de l’Éternel, Jéroboam établit une fête solennelle le huitième mois, le quinzième jour du mois, à l’instar de la fête des tabernacles. Tout cela était imaginé par le cœur d’un homme qui ne craignait pas le vrai Dieu, comme une contrefaçon du culte dû à l’Éternel, et dans le but de tenir les âmes éloignées de ce Dieu saint. Au fond, c’était une œuvre de Satan.

— C’est bien sérieux. Mais Dieu ne dit-il rien à Jéroboam ?

— Dieu avertit toujours le méchant afin qu’il se détourne de sa mauvaise voie, et il le fit d’une manière bien sérieuse à l’égard de Jéroboam. Le roi célébrait à Béthel la fête qu’il avait imaginée en son cœur, et se tenait devant l’autel pour faire fumer l’encens. C’était une fête qu’il faisait pour les fils d’Israël, peut-être pour imiter Salomon faisant la dédicace du temple. Le peuple était là à l’entour, quand tout à coup, du milieu de la foule surgit un homme qui s’avança vers l’autel. C’était un homme de Dieu venant de Juda et que l’Éternel envoyait. Il ne se prosterna pas devant l’autel, il ne s’adressa point au roi mais, par la parole de l’Éternel, il cria contre l’autel : « Autel, autel ! »

— C’était bien étrange. Mais pourquoi parla-t-il à l’autel plutôt qu’au roi et à ceux qui étaient là ?

— Parce que l’autel était le signe visible de l’idolâtrie à laquelle s’associaient le roi et le peuple. Et voici les paroles de l’homme de Dieu : « Et il cria contre l’autel, par la parole de l’Éternel, et dit : Autel, autel ! Ainsi dit l’Éternel : Voici, un fils naîtra à la maison de David ; son nom sera Josias, et il offrira sur toi les sacrificateurs des hauts lieux qui font fumer de l’encens sur toi, et on brûlera sur toi des ossements d’hommes » (1 Rois 13:2). Les cadavres, les ossements d’hommes, étaient des choses impures. L’autel était ainsi traité comme une chose impure (Nombres 19:11-22).

— Les sacrificateurs ne furent-ils pas effrayés en entendant ces paroles ? Mais ils ne crurent peut-être pas que c’était un homme de Dieu qui parlait.

— L’Éternel le leur montra bientôt. L’homme de Dieu continua : « C’est ici le signe que l’Éternel a parlé : Voici, l’autel se fendra, et la cendre qui est dessus sera répandue ». À ces mots le roi, qui avait sa main au-dessus de l’autel pour offrir l’encens, s’irrita contre cet homme qui osait parler ainsi et étendit son bras contre lui en disant : « Saisissez-le ». Mais à l’instant sa main sécha et son bras, devenu comme une barre d’acier, ne put la ramener à lui. En même temps l’autel se fendit et la cendre fut répandue.

— Comme tous devaient être saisis de crainte !

— En effet. L’Éternel, le vrai Dieu de Béthel, était là et montrait sa puissance et son indignation contre le roi qui, méprisant les promesses qu’Il lui avait faites, transgressait ses commandements et entraînait son peuple dans le mal.

— Jéroboam ne se repentit-il pas et ne s’humilia-t-il pas ?

— Il ne nous est pas dit que son cœur fut touché et que sa conscience fut atteinte. La suite de sa vie montre le contraire. Mais, en ce moment, saisi d’effroi à la pensée qu’il serait désormais un misérable estropié, il dit à l’homme de Dieu : « Implore, je te prie, l’Éternel, ton Dieu, et prie pour moi, afin que ma main me soit rendue ».

— Pourquoi Jéroboam ne pria-t-il pas lui-même ?

— C’est parce qu’il ne pouvait pas dire que l’Éternel était son Dieu. Il n’osait pas le prier et, quant à son veau d’or, il savait très bien que ce n’était qu’un ouvrage de main d’homme, un néant, et qu’il ne pouvait rien pour lui (Psaume 95:4-8 ; Ésaïe 44:9-20).

— Est-ce que l’homme de Dieu consentit à prier pour celui qui avait voulu le faire saisir ?

— Oui. L’homme de Dieu pria pour son ennemi et l’Éternel l’exauça pour donner à Jéroboam une nouvelle preuve de sa puissance.

— Et de sa bonté. Jéroboam aurait dû le sentir et abandonner ses veaux d’or.

— Il avait un cœur trop orgueilleux pour le faire et craignait trop de voir le peuple lui échapper. Tout ce qu’il fit fut de vouloir récompenser l’homme de Dieu. Il lui dit : « Viens avec moi à la maison, et rafraîchis-toi, et je te donnerai un présent ».Mais l’homme de Dieu répondit : « Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n’irais pas avec toi ; et je ne mangerai pas de pain et je ne boirai pas d’eau dans ce lieu. Car il m’est ainsi commandé par la parole de l’Éternel, disant : Tu ne mangeras pas de pain, et tu ne boiras pas d’eau, et tu ne t’en retourneras point par le chemin par lequel tu es allé ». Et c’est ainsi qu’il quitta le roi, et tel fut le début du règne de Jéroboam : le péché de désobéissance et d’idolâtrie, et le mépris des avertissements de l’Éternel.

— Pourquoi l’homme de Dieu ne devait-il pas manger du pain et boire de l’eau à Béthel, et pourquoi ne devait-il pas reprendre le même chemin ?

 Un homme de Dieu doit rester tout à fait séparé du mal. Voilà pourquoi celui-ci ne pouvait rien accepter de ceux qui se rebellaient contre l’Éternel. Cela aurait été participer à leur péché. Il y a dans le Nouveau Testament des défenses semblables. Ainsi, l’apôtre Paul dit que, quand un homme a été exclu d’une assemblée à cause d’un péché, il ne faut pas même manger avec lui ; et l’apôtre Jean dit que l’on ne doit pas recevoir dans sa maison, ni même saluer, celui qui apporte de mauvaises doctrines car il dit que celui qui le salue participe à ses mauvaises œuvres (1 Corinthiens 5:11 ; 2 Jean 10). Tu vois combien nous devons avoir soin de rester à part du mal. Paul dit aussi : « N’ayez rien de commun avec les oeuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt reprenez-les aussi » (Éphésiens 5:11).

— Pourquoi l’homme de Dieu devait-il prendre un autre chemin pour retourner ?

— Je pense qu’en venant à Béthel, il était chargé d’un message solennel de jugement contre le mal, ce qui devait peser sur son cœur, et qu’en retournant en Juda, il revenait avec joie au lieu de la bénédiction. Ces deux chemins différents marquaient les dispositions différentes de son cœur en allant et en revenant. Nous verrons une autre fois la suite de la vie de l’homme de Dieu.

— La menace contre l’autel s’accomplit-elle bientôt après ?

— Non. Ce fut longtemps après, quand il n’y avait plus de roi ni de royaume d’Israël, 350 ans après Jéroboam. L’autel et l’idolâtrie continuèrent à Béthel après la destruction du royaume, et cela nous montre jusqu’où vont les conséquences d’un seul péché.

 

 

3.2   L’homme de Dieu désobéissant — 1 Rois 13:11 à 32

Bonne Nouvelle  1897 n° 3, pages 44 à 50

 

— Continuons maintenant l’histoire de l’homme de Dieu qui vint de Juda. Il avait refusé l’invitation et les présents du roi et s’en était allé par un autre chemin que celui qu’il avait pris en venant. Jusque-là, il avait été obéissant à la parole de l’Éternel, et sans doute était-il heureux d’avoir accompli fidèlement sa mission. Mais il aurait dû avoir hâte de se retrouver sur le territoire de Juda, et de ne se reposer que là, loin d’un endroit souillé par l’idolâtrie. Au lieu de cela, il s’assit sous un térébinthe, à peu de distance de Béthel.

— Mais il était sans doute fatigué, c’était bien naturel qu’il se reposât un peu.

— Oui, c’était naturel, mais très dangereux. Il était sur le territoire de Satan, et tu vas voir que l’ennemi en profita pour le tenter et le séduire. Si un enfant s’arrête auprès de compagnons qui font le mal, ou disent de mauvaises paroles, Satan le tentera et il sera en grand danger d’être entraîné à faire comme eux. Il doit s’en aller vite loin d’eux. L’apôtre Paul disait aux Corinthiens : « Fuyez l’idolâtrie » (1 Cor. 10:14). Il faut donc fuir le mal, s’en éloigner autant que possible, en avoir une horreur profonde (Rom. 12:9). Tu verras maintenant combien l’homme de Dieu eut tort de s’arrêter. Il y avait un certain vieux prophète qui habitait Béthel. Était-ce un vrai prophète ? Cela ne nous est pas dit, mais ce qu’il fit nous montre que c’était un très méchant homme. D’abord la place d’un prophète, à moins que Dieu ne l’ait envoyé, n’était pas à Béthel où  le roi avait dressé une idole. Ensuite, si lui n’était pas à la fête que le roi célébrait en l’honneur du veau d’or, il avait laissé aller ses fils. Il n’avait pas dit comme Josué : « Moi et ma maison, nous servirons l’Éternel. » (Jos. 24:15). Et il y a là pour les parents aujourd’hui une leçon sérieuse. On ne voit pas un veau d’or dressé pour qu’on l’adore. Mais le monde, ennemi de Dieu et gouverné par celui qui est appelé le prince de ce monde, a ses fêtes, ses bals, ses théâtres, ses expositions et voudrais-je y conduire mes enfants ? Non. Ce n’est ni la place de chrétiens, ni celle de leurs enfants.

— Oui car le Seigneur Jésus ne pourrait pas être là avec moi.

— La présence des fils du vieux prophète à la fête idolâtre fut cause d’un autre mal. Ils racontèrent à  leur père tout ce qu’ils avaient vu et entendu. Cela aurait dû parler à la conscience du vieillard, n’est-ce pas ? Au contraire ! Il lui vint à l’esprit une très mauvaise pensée, celle de détourner l’homme de Dieu de son chemin d’obéissance. Il s’informa auprès de ses fils de la route qu’avait prise l’homme de Dieu, fit sceller son âne, s’en alla et trouva celui qu’il cherchait assis sous le térébinthe. Donc, sans cet arrêt de l’homme de Dieu, le méchant vieux prophète ne l’aurait pas atteint. « Es-tu l’homme de Dieu qui est venu de Juda ? » lui dit-il. Et il répondit : « C’est moi ». Il ne se méfiait pas d’un vieillard d’apparence vénérable. Celui-ci lui dit : « Viens avec moi à la maison, et mange du pain ».

— Pourtant l’Éternel avait défendu à l’homme de Dieu de manger dans cet endroit. Pourquoi donc faisait-il cela ?

— C’était pour se donner l’apparence d’être approuvé par l’homme de Dieu qui avait fait des miracles. Il pensait ainsi s’acquérir de l’autorité à Béthel et avoir une bonne raison d’y habiter.

— L’homme de Dieu accepta-t-il son invitation ?

— D’abord il refusa, en rappelant ce que l’Éternel lui avait dit de faire. Alors le vieux prophète lui dit : « Moi aussi je suis prophète comme toi, et un ange m’a parlé par la parole de l’Éternel, disant : Fais-le revenir avec toi à ta maison, et qu’il mange du pain et boive de l’eau ». C’était un affreux mensonge. C’était le diable qui lui avait mis cela au cœur, et non un ange. C’est ainsi qu’il est dit : « Satan lui-même se transforme en ange de lumière » (2 Corinthiens 11:14). Et c’est bien triste de voir un vieillard jouer ce rôle de séducteur. C’était pour l’homme de Dieu une terrible tentation. Qu’aurait-il dû faire ?

— Il aurait dû s’en tenir à la parole que l’Éternel lui avait dite directement, et ne pas se fier à la parole d’un homme qui pouvait lui mentir.

— Tu as tout à fait raison. Malheureusement pour lui, l’homme de Dieu ne s’en tint pas à la parole de Dieu, et crut le vieux prophète, ne pensant pas qu’un homme si respectable pourrait le tromper. Il fit comme Ève qui crut le serpent plutôt que Dieu. Et c’est toujours ainsi que le mal s’introduit dans le monde. Nous avons la parole de Dieu et il faut nous attacher à elle. Nulle parole d’un homme, si savant et si éloquent soit-il, ne peut l’annuler et ne doit pas nous en détourner. Dieu ne revient pas non plus sur ce qu’il a dit. Après avoir défendu à l’homme de Dieu de manger à Béthel, il ne pouvait pas lui dire : Mange à Béthel. Si l’on croît l’homme plutôt que Dieu, on court à la ruine.

— Et c’est en restant attaché à la parole de Dieu que Jésus remporta la victoire sur Satan.

— Tu as raison. L’homme de Dieu revint donc à Béthel, et s’assit à la table du vieux prophète. Il était sans doute content d’apaiser sa faim et sa soif, et de se reposer un peu. Mais son repos fut de courte durée. Tout à coup la parole de l’Éternel vint au vieux prophète, comme autrefois au méchant Balaam. Il cria à l’homme de Dieu désobéissant : « Ainsi dit l’Éternel : Parce que tu as été rebelle à la parole de l’Éternel, et que tu n’as pas gardé le commandement que l’Éternel, ton Dieu, t’avait commandé, et que tu es retourné, et que tu as mangé du pain et que tu as bu de l’eau dans le lieu dont il t’avait dit : Tu n’y mangeras pas de pain et tu n’y boiras pas d’eau, ton cadavre n’entrera pas dans le sépulcre de tes pères ». Être enterré dans une terre étrangère, loin des siens, était considéré comme un châtiment douloureux. Ainsi le vieux prophète fut obligé, malgré lui, de confesser son odieux mensonge. Combien l’homme de Dieu dut être saisi en entendant ces paroles qui lui montraient sa faute, et comme il dut regretter de n’avoir pas été obéissant à l’Éternel ! Mais c’était trop tard, la sentence était prononcée et allait être exécutée plus tôt que l’homme de Dieu ne se le figurait. Le repas dut s’achever bien tristement, mais enfin l’homme de Dieu partit, monté sur son âne. Il n’était pas encore loin de la ville qu’un lion le trouva sur le chemin et le tua. Peut-être voulut-il s’enfuir en voyant le lion, pensant que l’animal féroce s’attaquerait plutôt à son âne. Mais non, c’était contre lui que Dieu avait envoyé le lion qui le tua sans le dévorer, et qui ne fit rien à l’âne qui même ne s’enfuit pas. Les deux animaux étaient donc là comme des gardiens près du cadavre.

— Comme cette scène nous montre la puissance de Dieu sur ses créatures !

— Oui. Et ce fut un nouveau témoignage que l’Éternel rendait contre le peuple idolâtre qui, au lieu d’obéir à sa parole, obéissait à la voix de Jéroboam. Le jugement de Dieu contre l’homme désobéissant ne resta pas secret. Des hommes passèrent sur le chemin et virent cette chose doublement étonnante. Ni le lion ni l’âne ne bougèrent, et les hommes rapportèrent à Béthel ce qu’ils avaient vu. Personne ne savait qui était cet homme tué, et sans doute personne ne se souciait d’y aller voir. Mais le vieux prophète comprit tout de suite de qui il s’agissait et dit : « C’est l’homme de Dieu qui a été rebelle à la parole de l’Éternel, et l’Éternel l’a livré au lion qui l’a déchiré et l’a tué, selon la parole de l’Éternel qu’il lui avait dite ». À l’entendre, n’aurait-on pas cru qu’il était, lui,  un homme juste et honnête ?

— C’était bien laid de sa part. C’était un vieil hypocrite qui parlait bien du péché d’un autre, mais qui ne disait rien de son propre péché. Il était bien plus coupable, lui qui avait menti pour entraîner l’homme de Dieu dans le mal.

— C’est bien vrai. Le Seigneur Jésus a dit : « Malheur à cet homme par qui l’occasion de chute arrive » (Matthieu 18:7). Et c’est une chose triste de penser que, même parmi les enfants, on en voit qui sollicitent leurs camarades à faire le mal.

— Le corps de l’homme de Dieu resta-t-il sur le chemin ?

— Non. Le vieux prophète fit sceller son âne et alla chercher le cadavre. Le lion et l’âne étaient toujours là. Le vieux prophète chargea le corps de l’homme de Dieu sur l’âne sans que le lion l’en empêchât, et il revint à Béthel.

— Il devait pourtant se dire que c’était sa faute si ce serviteur de Dieu avait été tué. N’avait-il pas de remords ?

— L’Écriture nous dit seulement qu’il enterra l’homme de Dieu dans son propre sépulcre et mena deuil sur lui en disant : « Hélas, mon frère » ! Mais avait-il agi envers lui comme un frère ? Non, et tout ce deuil était un faux semblant. Il commanda aussi à ses fils de l’enterrer après sa mort à côté de l’homme de Dieu. Il voulait que même mort on le crût associé à un serviteur de Dieu. Et sais-tu où était ce sépulcre ? Près de l’endroit où l’on enterrait les sacrificateurs des idoles. Au lieu d’être dans le sépulcre de ses pères, l’homme de Dieu eut le sien au milieu des méchants, et on dressa là un monument qui fut là pour rappeler que c’est une chose solennelle et terrible de désobéir à la parole de Dieu, et en même temps que Dieu accomplit ce que cette parole a annoncé. Lis 2 Rois 23:17.

— Le vieux prophète menteur ne fut-il pas puni ?

— Il ne nous est pas dit qu’il le fut sur la terre ; mais il y aura un jour de rétribution. L’homme de Dieu a reçu son châtiment ici-bas. Il n’a plus pu servir Dieu. Mais il était un homme de Dieu et il ressuscitera pour la vie. Le vieux prophète qui tolérait l’idolâtrie, qui pratiquait le mensonge et séduisait les âmes, ressuscitera aussi, mais pour le jugement. Leurs os ont été mis côte à côte dans la mort, mais ces deux hommes auront un sort bien différent en la résurrection. Quelle grande leçon nous enseigne cette histoire ? C’est qu’il faut garder avec soin et observer diligemment la parole de Dieu.

« TU AS COMMANDÉ TES PRÉCEPTES POUR QU’ON LES GARDE SOIGNEUSEMENT » (Psaume 119:4).

« MON FILS, SOIS ATTENTIF À MES PAROLES, INCLINE TON OREILLE À MES DISCOURS. QU’ILS NE S’ÉLOIGNENT POINT DE TES YEUX ; GARDE-LES AU-DEDANS DE TON CŒUR » (Proverbes 4:20-21).

 

 

 

4                        Histoire d’Abija — 1 Rois 14:1 à 20

Bonne Nouvelle  1897 n° 4 pages 61 à 68

— Continuons l’histoire de Jéroboam. Il avait vu s’accomplir les menaces de l’Éternel au sujet de l’idolâtrie de Salomon ; il devait se rappeler les avertissements d’Akhija qui l’avait exhorté à être fidèle à l’Éternel, et il venait d’entendre les menaces de l’homme de Dieu et de voir les miracles accomplis sur l’autel et sur lui-même ; enfin il avait sans doute appris la triste fin du prophète désobéissant. Tout cela n’aurait-il pas dû le porter à se détourner de sa mauvaise voie ? Eh bien, non. Il persévéra dans son péché d’idolâtrie, qui est souvent rappelé dans la parole de Dieu, comme une tache qui souille son nom. Il bâtit plusieurs villes et fixa sa résidence à Thirtsa, dans un site d’une grande beauté. Dans le Cantique des Cantiques, il est dit : « Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem » (Cant. 6:4). Là il éleva un palais magnifique. Mais cela pouvait-il le rendre heureux ? Non. Et au milieu de son luxe et de ses richesses, Dieu vint bientôt lui donner encore un avertissement, non par un miracle, mais par un coup des plus sensibles.

— Comment cela ?

— Jéroboam avait des fils, tous méchants comme lui puisqu’ils s’étaient joints à lui pour chasser les Lévites (2 Chroniques 11:14). Il y avait cependant une exception. Un seul, nommé Abija, n’avait pas suivi ce mauvais chemin. « En lui seul », est-il dit, « dans la maison de Jéroboam, a été trouvé quelque chose d’agréable à l’Éternel, le Dieu d’Israël » (1 Rois 14:13). Il était encore jeune car il est appelé un enfant, et ses parents l’aimaient. Quelle chose précieuse et digne d’envie quand Dieu voit chez un enfant quelque chose qui Lui soit agréable !

— Oh, oui ! Sait-on en quoi le jeune Abija était agréable à Dieu ?

— Cela ne nous est pas dit. Il y a plusieurs choses que Dieu aime trouver en nous ; mais ce qui était si souvent recommandé aux Israélites, c’était la crainte de Dieu. Ainsi Moïse dit à Israël : « Tu craindras l’Éternel, ton Dieu », et le psalmiste dit aux fidèles : « Craignez l’Éternel, vous ses saints » (Deutéronome 6:13 ; Psaumes 34:10). Te rappelles-tu quelque chose qui est dit de la crainte de l’Éternel ?

— Elle est le commencement de la sagesse.

— Oui, nous le voyons au Psaume 111:10 et dans les Proverbes 9:10. Elle est aussi recommandée aux chrétiens en 2 Corinthiens 7:1 ; Éphésiens 5:21 ; 1 Pierre 2:17. Nous pouvons penser que le petit Abija avait dans le cœur cette crainte de l’Éternel que le plus jeune enfant peut posséder. David disait : « Venez, fils, écoutez-moi : je vous enseignerai la crainte de l’Éternel » (Psaume 34:11). Mais d’où est-ce que le fils de Jéroboam avait appris cette connaissance et la crainte de l’Éternel, au milieu des mauvais exemples de la maison de son père ? Cela ne nous est pas dit, mais nous lisons que « l’Éternel donne la sagesse » (Proverbes 2:6), et d’une manière ou d’une autre, il avait parlé au cœur du jeune Abija. Peut-être avait-il entendu raconter ce qui s’était passé à Béthel, et avait-il cru aux paroles du prophète, et compris que le veau d’or était une idole abominable aux yeux de l’Éternel. Heureux petit Abija ! Il jouissait de ce qu’il y avait de plus précieux : la faveur de l’Éternel car « celui qui m’a trouvée a trouvé la vie, et acquiert faveur de la part de l’Éternel » (Proverbes 8:35). Mais en même temps, pauvre petit Abija ! Il vivait dans un riche palais, c’est vrai ; il était entouré de tout ce que le cœur naturel peut désirer, mais quelle sombre et triste demeure ! On n’y tenait pas compte de la parole de l’Éternel, et le jugement de Dieu était suspendu sur elle. Et quelle position difficile pour un enfant qui craignait l’Éternel ! Il ne pouvait pas briser l’idole, ni s’opposer à son père, ce n’était pas la place d’un enfant. Il ne pouvait que s’attendre au Dieu d’Israël et se confier en Lui. Et cependant Abija était plus riche et plus heureux que Jéroboam.

— Que je suis heureuse d’être dans une maison où on aime le Seigneur Jésus, et où vous nous apprenez à Le connaître et à L’aimer !

— Oui, c’est une grande grâce pour un enfant d’avoir des parents qui connaissent le Seigneur. Abija devait se sentir bien solitaire dans le palais de son père, mais l’Éternel était près de lui car il est dit : « L’Éternel est près de tous ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité.  Il accomplit le souhait de ceux qui le craignent : il entend leur cri, et les sauve. L’Éternel garde tous ceux qui l’aiment » (Psaume 145:18-20). Ainsi il n’était pas seul. Et puis l’Éternel, qui l’aimait, ne voulait pas le laisser grandir au milieu des méchants, mais Il allait le recueillir de devant le mal (Ésaïe 57:1). L’enfant tomba malade, et ce fut une grande douleur pour le roi et la reine. Que faire ? Un roi, même le plus puissant, ne peut conjurer la maladie. Les richesses ne donnent pas la santé, et Jéroboam savait bien que les veaux d’or étaient de vaines idoles qui ne pouvaient entendre ni exaucer les prières (Psaumes 115:4-8). Dans sa détresse il se souvint du vieux prophète Akhija qui lui avait annoncé la royauté. Mais se souvint-il en même temps de ses exhortations ? Rentra-t-il en lui-même et s’humilia-t-il à cause de son péché ? Rien ne le prouve, au contraire. Jéroboam avait peut-être le cœur brisé à cause de son enfant, mais il ne se disait pas : Dieu me frappe avec justice.

— Alla-t-il lui-même trouver le vieux prophète ?

— Non, il aurait sans doute eu honte de se présenter devant lui et aurait craint ses reproches. Il dit à la reine d’y aller.

— Mais osait-elle aller à Jérusalem ?

Akhija demeurait à Silo, ville de la tribu d’Éphraïm où avait été autrefois le tabernacle. C’était donc dans le royaume d’Israël. Mais Jéroboam dit à la reine de se déguiser afin qu’on ne la prît pas pour sa femme, et de porter au prophète des présents très simples, comme si elle eût été une personne du peuple. Il craignait que le prophète ne voulût pas répondre à celui qui n’avait pas obéi à l’Éternel. Mais Jéroboam n’était-il pas fou de penser que le prophète pourrait dire ce qui arriverait à l’enfant et ne saurait pas, malgré son déguisement, que c’était la reine qui venait le consulter ? La femme de Jéroboam fit comme il lui avait dit, et vint à Silo. Akhija était très âgé et avait perdu la vue ; mais l’Éternel avertit son vieux serviteur de la venue de la reine et de son déguisement, et lui prescrivit ce qu’il aurait à lui dire. Dès qu’Akhija entendit le bruit des pas de la reine quand elle entra, il lui dit : « Entre, femme de Jéroboam, pourquoi feins-tu d’être une autre ? »

— Elle dut être bien surprise !

— Elle le fut bien plus et, sans doute, fut frappée de terreur en entendant les paroles que le vieux prophète lui adressa de la part de l’Éternel. « Je suis envoyé vers toi pour t’annoncer des choses dures. Va, dis à Jéroboam : Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Parce que je t’ai élevé du milieu du peuple, et que je t’ai établi prince sur mon peuple Israël, et que j’ai arraché le royaume de la maison de David, et que je te l’ai donné, et que tu n’as pas été comme mon serviteur David, qui gardait mes commandements et marchait après moi de tout son coeur pour ne faire que ce qui est droit à mes yeux, mais que tu as fait ce qui est mauvais, plus que tous ceux qui ont été avant toi, et que tu es allé et t’es fait d’autres dieux et des images de fonte pour me provoquer à colère, et que tu m’as jeté derrière ton dos,... à cause de cela, voici, je vais faire venir du mal sur la maison de Jéroboam, et je retrancherai de Jéroboam tous les mâles, l’homme lié et l’homme libre en Israël, et j’ôterai la maison de Jéroboam comme on ôte le fumier, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. Celui de [la maison de] Jéroboam qui mourra dans la ville, les chiens le mangeront, et celui qui mourra dans les champs, les oiseaux des cieux le mangeront, car l’Éternel a parlé ».

— C’était en effet un message terrifiant. Mais le prophète ne dit-il rien sur l’enfant malade ?

— Oui, pour lui l’Éternel avait un message de paix, mais qui devait être pour la reine une nouvelle douleur. « Lève-toi », dit le prophète,  « va-t’en dans ta maison : quand tes pieds entreront dans la ville, l’enfant mourra ». Ainsi elle ne devait plus revoir son fils vivant ! Et le prophète ajouta : « Tout Israël mènera deuil sur lui et l’enterrera ; car celui-ci seul, de la maison de Jéroboam, entrera dans le sépulcre, parce qu’en lui seul, dans la maison de Jéroboam, a été trouvé quelque chose d’agréable à l’Éternel, le Dieu d’Israël ». Et Dieu révéla au prophète un avenir plus éloigné où Israël, qui participa aux péchés de Jéroboam en se livrant à l’idolâtrie, serait arraché de son pays et dispersé au-delà du fleuve Euphrate. La pauvre reine s’en retourna sans doute bien désolée, mais rien ne pouvait détourner la sentence que Dieu avait prononcée. Comme elle arrivait au seuil de son palais, l’enfant mourut. L’Éternel l’avait recueilli auprès de Lui de devant le mal ; les autres étaient laissés pour subir le jugement.

— Cela aurait dû pousser Jéroboam à se repentir et à laisser ses idoles. Alors Dieu lui aurait pardonné.

— Son cœur resta insensible à cet appel de l’Éternel, comme cela arrive souvent dans le monde. Il fut sans doute affligé de la mort de son enfant, mais ne s’humilia pas devant l’Éternel. Fut-il heureux ? Nous pouvons être sûrs que non car « il n’y a pas de paix pour les méchants » (Ésaïe 48:22 ; 57:21). Il fit la guerre à Abija, roi de Juda, le fils de Roboam (2 Chroniques 13).

— Voulait-il donc s’emparer de son royaume ?

— Cela est possible, mais ne nous est pas dit. Cependant, d’après le discours d’Abija avant le combat, on peut penser que Jéroboam fut l’agresseur. Abija avait une armée de moitié moins forte que celle de Jéroboam, mais il mettait sa confiance en l’Éternel. Avant d’engager le combat, Abija rappela aux guerriers de Jéroboam que l’Éternel ne pouvait pas être avec eux puisqu’ils L’avaient abandonné pour adorer des idoles, tandis que Dieu était avec ceux qui Lui étaient fidèles, et que d’ailleurs il avait donné le royaume de Juda aux descendants de David, et il leur dit en terminant : « Fils d’Israël, ne faites pas la guerre contre l’Éternel, le Dieu de vos pères ; car vous ne réussirez pas ! » (2 Chroniques 13:12). Jéroboam ne voulut pas se rendre aux paroles du roi de Juda. C’était un homme au cœur dur et orgueilleux, comme on a pu le voir. Il se confiait dans le nombre de ses guerriers et, pour mieux assurer sa victoire, il fit faire un détour à une partie de ses troupes pour attaquer par derrière l’armée d’Abija, tandis que lui les attaquerait de face. Mais sa force et sa ruse ne servirent à rien. Les hommes de Juda invoquèrent l’Éternel, les sacrificateurs sonnèrent des trompettes sacrées et Dieu donna la victoire à Abija et à son armée car « ils s’appuyaient sur l’Éternel, le Dieu de leurs pères ». Les veaux d’or de Jéroboam n’avaient pas pu le secourir. Depuis ce moment, il n’eut plus de force. Sa puissance et son orgueil étaient abattus. Il mourut, et sans doute d’une mort terrible car il est dit que « l’Éternel le frappa, et il mourut ». Triste vie, triste fin. Dieu lui avait donné une haute position, mais il ne s’en servit que pour faire le mal, et entraîna Israël dans l’idolâtrie. Aussi ne fut-il pas heureux.

— Ce n’était pas possible.

— Non, car il est écrit que « la malédiction de l’Éternel est dans la maison du méchant » (Proverbes 3:33).

— Je pense encore à ce petit enfant. Quel bonheur pour lui de n’avoir pas vécu, et d’avoir échappé à ces calamités qui tombèrent sur son père. C’est ainsi, n’est-ce pas, que ceux qui aiment le Seigneur Jésus seront pris par Lui dans le ciel avant que Dieu n’exerce ses jugements sur la terre ?

— Oui. Le Seigneur dit à l’assemblée de Philadelphie : « Je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière » (Apocalypse 3:10).