IL Y A PEUT-ÊTRE UN TRÉSOR CHEZ VOUS

Dans la rue

S’il vous plaît, Madame, pour aller avenue Clémenceau ?

Anita, assise sur le rebord du trottoir, lève les yeux vers cet étranger qui est devant elle, et qui vient de lui demander son chemin.

Elle explique tant bien que mal le chemin de l’avenue Clémenceau, et l’étranger, après l’avoir remerciée, la regarde de la tête aux pieds...

Et quand je pense, Madame, qu’il y a peut-être un trésor chez vous...

Puis il disparaît sans qu’Anita puisse lui demander le sens de ses mystérieuses paroles.

Elle reste rêveuse, toujours sur la margelle du trottoir, ayant non loin d’elle ses enfants sales qui jouent dans l’eau de lessive que la voisine vient de jeter dans le caniveau.

Il y a peut-être un trésor chez vous.

Cette parole la poursuit. Elle regarde sa maison. Peut-il y avoir un trésor derrière ses murs sales dont le crépi s’écaille ?

Il faut chercher  !

Lorsque son mari, Julio, rentre le soir après son travail, lorsqu’elle verse la soupe dans les assiettes...

Rien de spécial aujourd’hui, Anita ?

Non, comme d’habitude... Ah si, quelqu’un m’a demandé son chemin, et en partant, il m’a simplement dit qu’il y avait peut-être un trésor chez nous.

La cuillère de Julio est restée en l’air.

Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? Un trésor chez nous ?

Oh ! il ne m’a rien dit de plus.

Écoute, Anita, si cet homme a dit vrai, moi, ce trésor, ça m’intéresse. Tu entends, Anita ? Dès demain tu vas chercher.

Tiens, qu’est-ce que c’est  ?

Le lendemain matin, Anita cherche. Mais y croit-elle vraiment à ce trésor ? Au milieu du désordre de son ménage, où pourrait-il se cacher ?

Elle cherche d’abord dans les endroits simples. Tiens, qu’y a-t-il derrière cette caisse de bouteilles vides ?... Et ces habits sous ce lit, c’est l’occasion de les ranger !

Anita met de l’ordre tout en cherchant. Non, elle ne trouve pas de trésor, mais sa maison prend un petit air de rangement et de propreté qu’elle n’avait pas eu depuis longtemps. Or, alors que, perchée sur un tabouret, elle range une pile de linge dans une armoire, Anita heurte de la main quelque chose de dur.

Tiens, qu’est-ce que c’est ? Elle sort une boîte remplie de vieilles photos.

Souvenirs heureux

Ah ! des photos de notre mariage... Comme on était heureux ! Alors, la boisson, le mauvais caractère et toutes les tracasseries de la vie n’avaient pas encore gâché leur existence.

Elle repense à ces jours heureux, lorsque, ayant toute la vie devant elle, avec Julio, elle avait échafaudé tant de beaux projets...

Mais, qu’est-ce qu’il y a dans le fond de la boîte ?

Elle fouille. Et voilà que de cette boîte qu’on n’a pas touchée depuis des années, elle sort un livre.

Ah oui, c’était monsieur le maire, quand il nous a mariés, il nous a fait un beau discours, et puis, tout à coup, il est devenu sérieux. Anita s’en souvient comme si c’était hier, ... il a dit alors: je vous donne la Parole de Dieu.

Sans bien savoir ce qu’elle fait, perdue dans ses souvenirs heureux, Anita tourne les pages. Non, elle ne l’a jamais ouvert, ce livre défraîchi... Mais tout à coup, alors qu’elle le feuillette, une phrase accroche son regard, et c’est comme une flèche qui atteint son cœur. Elle vient de lire quelque chose d’étrange, qui la fait presque sursauter: «J’ai de la joie en ta parole comme un homme qui trouve un grand butin». Un grand butin mais, c’est comme un trésor ! Anita relit ce verset dont elle ne comprend que bien peu de chose, mais qui fait naître en elle un sentiment étrange. Elle lit encore, tourne les pages, et à force de lire, elle ne s’aperçoit pas que le temps passe, et tout à coup, c’est le pas de son mari dans l’escalier... alors, vite le livre retourne sur la dernière étagère de l’armoire.

Et ce trésor, Anita ?

Alors, Anita, le trésor, tu l’as trouvé ?

Non, non, j’ai cherché pourtant toute la journée. Julio regarde autour de lui. Il y a quelque chose de bizarre ce soir. Serait-ce l’ordre qui règne dans son logis et auquel il n’est pas habitué, ou bien ne serait-ce pas plutôt l’air étrange d’Anita ? Dans le regard de sa femme semble s’être allumée une lueur qui ressemble bien à de l’espoir.

Le lendemain, lorsque Julio est reparti pour son travail, lorsque ses enfants sont sortis jouer dehors, Anita se précipite sur le livre, et elle lit, elle lit encore, elle lit toute la matinée pour s’imprégner comme une éponge trop longtemps sèche, de quelque chose qui la rafraîchit.

L’après-midi, Anita lit encore, et, quand ce soir-là Julio est rentré de son travail, il ne peut s’empêcher de trouver qu’il y a quelque chose qui a changé chez lui. Ce qui le frappe tout d’abord, en enlevant sa vareuse trempée de pluie, c’est l’air étrange de sa femme: on dirait que dans ses yeux brille une gaieté, une joie, qu’il ne lui connaît pas.

Toujours rien  !

Alors, Anita, qu’est-ce qui se passe ?... L’aurais-tu trouvé, par hasard, ce trésor ?

Pas le moindre argent, pas la plus petite pièce d’or, et pourtant...

Écoute, Anita, moi, ce trésor, ça m’intéresse. Même si tu dois arracher la tapisserie, même si tu dois soulever les lattes du plancher, ce trésor, je le veux.

Le lendemain encore, lorsque le pas de Julio s’est éteint dans l’escalier, Anita est retournée vers son livre. Et ce soir-là, lorsque Julio est rentré, fatigué, découragé, il ne lui a même pas demandé si elle avait trouvé le trésor.

Je l’ai trouvé  !

Anita a servi le souper, à son mari, à ses enfants, puis c’est elle-même, parce qu’il y a quelque chose dans son cœur qui la presse, il faut qu’elle parle.  Alors, lorsque les enfants, après le souper, sont allés se coucher, et que Julio reste assis, allongeant sous la table ses deux jambes fatiguées, Anita a parlé:

Julio, le trésor, je crois que je l’ai trouvé !

Julio s’est redressé:

Allez, vite, montre, qu’on compte les pièces d’or, les diamants, et puis ferme les rideaux, que les voisins ne voient pas.

Mais devant les yeux de son mari qui commence à se mettre en colère, elle a déposé ... rien qu’un livre.

Comment ça, un trésor ! Mais tu te moques de moi Anita ! Un vieux livre qui ne sert à rien, on n’en aura pas dix francs chez le brocanteur. Mais il en faut plus pour décourager Anita, et cela à cause de ce qui brûle en elle.

Le trésor, il est à l’intérieur

Ne te fâche pas, Julio, on va approcher la lampe et je vais te le montrer; Tu sais, le trésor, ce n’est pas vraiment la couverture, ce n’est pas non plus ce que nous donnerait le brocanteur, mais le trésor, il est à l’intérieur.

Julio, sans grande conviction, a ouvert ce vieux livre défraîchi et voilà qu’une phrase lui a sauté aux yeux: «les immenses richesses de sa grâce». Il ne comprend pas tout de ce verset, mais en levant les yeux, il voit le regard d’Anita qui brille. Oui, vraiment, elle a trouvé quelque chose, elle a trouvé quelque chose dont il a terriblement envie, lui, Julio, l’ouvrier de la fabrique. Elle a trouvé quelque chose dont lui, Julio, a besoin. Longtemps, dans la nuit, a brillé la lumière de l’appartement de Julio et d’Anita. Ils ont longtemps lu, ils ont beaucoup parlé et quelques semaines après, nous retrouvons deux voisines, un matin, qui s’en vont au marché. On parle de Julio et d’Anita:

Qu’est-ce qu’ils ont pu changer ! Eux qui étaient insupportables, surtout les enfants, polis ! propres ! la maison a changé d’allure, des rideaux aux fenêtres, et puis Julio ! lui qui avait si mauvais caractère, gentil, prévenant, dit toujours bonjour, et quant à  Anita, quelle femme remarquable !

 

Il y a peut-être un trésor chez vous... ce trésor, Julio et Anita l’ont trouvé, mais si toi tu ne le possèdes pas encore, il faut que tu saches que Jésus te l’offre aujourd’hui. Sa grâce, Son pardon, Son sang versé pour toi, un Sauveur, la vie éternelle, ... en un mot: Jésus, Il est aussi pour toi.